Une centaine de salariés d'Itron s'est rassemblée en début d'après-midi sur le site de Chasseneuil-du-Poitou où 124 licenciements ont été annoncés le 16 janvier dernier. Les salariés et les syndicats ont ensuite été reçus par les dirigeants d'Itron France et Monde.
Un mois après l'annonce du plan de licenciement de 124 personnes, l'heure est aux questionnements pour les salariés.
Ils ne comprennent pas l'ampleur de la réduction d'effectifs imposée par la direction. Comment un site présenté comme performant en est-il arrivé aujourd'hui à licencier près de la moitié de son personnel, s'interrogent-ils. Ils rappellent que site Itron de Chasseneuil est une entreprise innovante qui a décroché un marché important pour ERDF. Il devait fabriquer plus d'un million d'exemplaires de compteurs intelligents, le Linky, ce qui devait leur assurer six ans de production.
Les équipes travaillant sur le compteur Linky seraient épargnées par les mesures de restriction d'emplois qui concernent notamment des techniciens supérieurs et des ingénieurs en recherche et développement.
Les licenciements économiques contestés
Les syndicats qui contestent cette situation ont demandé à un expert de prouver que ces licenciements économiques ne sont pas justifiés. L'expert doit rendre son rapport le 15 avril. Le 5 mai, les salariés indiqueront leurs revendications à la direction.De son côté la direction essaye de convaincre les salariés de quitter l'entreprise au plus vite en négociant leurs sorties.
Un bras de fer entre intérêts personnels et unité syndicale qui s'annonce difficile.
"Cela ne présage rien de bon" pour les syndicats
Mais pour les syndicats il n'y a qu'un objectif : sauver le maximum d'emplois à Chasseneuil.Après deux heures de réunion, les salariés d'Itron ont repris le travail sans avoir obtenu toutes les réponses. "Ils ont noyé le poisson. Ils ont fait la messe. Ce qui nous inquiète le plus c'est qu'ils n'ont aucune vision à long terme. Ça ne présage rien de bon pour l'avenir du site.", nous a confié Gérard Blanc du CE. "Il faut être patient pour être en position de force. L'objectif est de sauver des emplois. Mais l'attente est très difficile pour les salariés, "ajoute-t-il.