Pour ceux qui en doutaient encore, l'interview qu'Alain Rousset vient d'accorder à nos confrères du Populaire.fr signe la fin des bonnes relations entre le nouveau président d'ALPC et les responsables de l'ancienne région Poitou-Charentes. Une vraie déclaration de reprise en main.
Poitou-Charentes menait des actions qui séparément étaient toutes intéressantes. Mais rassemblées elles ont amené à cette bulle financière que l’exécutif poussait devant lui."
Alain Rousset, président d'ALPC, dans Le Populaire du Centre.
Pas question de régler les factures impayées du Poitou-Charentes sans contre-partie, c'est le sens de l'interview qu'Alain Rousset vient d'accorder à nos confrères de La Montagne et du Populaire du Centre à l'occasion de son passage à Brive. Cette fois encore, le nouveau président de la nouvelle région ALPC ne mâche pas ses mots à l'égard de la gestion de l'ancienne Poitou-Charentes et d'un certain nombre de choix qu'il va remettre en question.
On retient donc de cet interview que les actions menées par le Poitou-Charentes étaient sans doute "intéressantes", mais elles conduisaient l’exécutif du conseil régional de Poitou-Charentes à un risque de cessation de paiement. Donc, ajoute le nouvel homme fort de la région, "il va falloir faire des choix en favorisant, par exemple, le développement économique plutôt que d’intervenir pour financer des réverbères même avec des leds, des salles de mairie."
Sans être devin, on comprend vite que le Plan régional pour les économies d'énergie lancé en 2013 en Poitou-Charentes a du plomb dans l'aile. Il avait pour objectif de favoriser l'isolation de 10.000 toitures par le biais d'une subvention pouvant aller jusqu'à 1.200 €. Il est évident que ce dispositif ne sera pas reconduit : dans le cadre de la fusion des trois anciennes Régions, cela s'appelle "harmoniser les politiques et revoir les dispositifs d'aide à la personne."
Une nouvelle fois, Alain Rousset reproche dans cet interview le manque de transparence qu'il attribue aux anciens dirigeants du Poitou-Charentes. "Cela s’est passé comment ? précise-t-il à nos confrères de La Montagne. Quand j’ai mis à la tête des services comme DGA un de mes collaborateurs. Sinon c’était l’omertà." Le mot est fort puisque si l'on en croit la définition du Larousse, l'omerta est un "mot italien utilisé notamment en Sicile dans les milieux soumis à la mafia. Il signifie la loi du silence, le refus de répondre à tout personne étrangère à une mafia par crainte de représailles."
C'est donc en toute transparence qu'Alain Rousset annonce une remise en cause sévère d'un certain nombre de politiques menées en Poitou-Charentes. "Il va falloir retarder un certain nombre de programmes, explique-t-il. Cela va peut-être accélérer la mise en place de politiques nouvelles. J’ai une réputation de rigueur, je tiens à celle-ci."
Le recentrage des finances régionales en direction des entreprises et des projets industriels s'annonce clairement et les projets environnementaux chers au coeur de Ségolène Royal vont passer à la moulinette. C'est donc une soupe à la grimace qui s'annonce dans les prochains mois avec une fusion des 3 anciennes régions qui risque de favoriser l'expression de quelques mécontentements.