Quels sont les principaux enjeux des élections régionales de décembre prochain dans la grande région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes ? Nous avons posé la question à un politologue, Patrick Lafarge. Il est spécialiste de la carte électorale en France.
-La gauche, à la tête des trois régions actuelles est-elle en position de conserver la présidence de la future grande région ?Pour Patrick Lafarge, la prime aux sortants rend la situation plutôt favorable à la liste conduite par Alain Rousset dans la mesure où les trois anciens présidents de région sont présents pour cette élection. Alain Rousset, président de la région Aquitaine accompagnés des deux autres présidents du Poitou-Charentes avec Jean-François Macaire et du Limousin avec Gérard Vandenbroucke. Ce taux de notoriété fort et une présence médiatique déjà importante sur le terrain leur donnent un petit avantage mais sera-t-il assez fort pour résister à l'impact du national et du vote sanction annoncé contre François Hollande.
-Le manque de notoriété dans la région de Virginie Calmels est-il un désavantage pour la chef de file de liste de la droite unie et du centre ?
Patrick Lafarge estime que ce manque de notoriété, en dehors de Bordeaux où elle est adjointe d'Alain Juppé à la mairie, n'est pas obligatoirement un obstacle pour Virginie Calmels (ex dirigeante de Canal + et d'Endemol France) . Au contraire, il pourrait même jouer en sa faveur dans le contexte national défavorable au PS et devant la volonté de renouvellement et de rajeunissement exprimée par de nombreux électeurs.
-Peut-on s'attendre à une présence du Front National au second tour?
Patrick Lafarge affirme que le Front National sera sans aucun doute présent au second tour pour ces régionales. Nous assisterons au minimum à une triangulaire en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Cette présence du Front National au second tour sera une première sauf en Limousin où le scénario s'est déjà produit.
-Peut-il y avoir un vote sanction de départements mécontents du redécoupage ?
Dans les nouvelles régions comme Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes mais aussi en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes, cette question va se poser. Pour Patrick Lafarge, certains départements comme la Corrèze se disent très satisfaits d'être rattachés à l'Aquitaine, ce n'est pas forcément le cas partout. Quelle sera l'attitude des électeurs mécontents, c'est le point d'interrogation. Iront-ils vers l'abstention ou un vote de contestation ?