A trois mois de l'élection présidentielle, Charlotte Marchandise, candidate à la Primaire populaire, appelle les candidats de gauche à l'union, et comme en 1936 à un "Front populaire" pour contrer l'extrême droite. La Rennaise salue la décision de Christiane Taubira de se soumettre elle aussi "au vote citoyen" fin janvier.
"L’union est évidemment possible." Charlotte Marchandise dit "encore y croire."
La Rennaise, consultante en santé publique, et qui travaille notamment pour l’OMS, est l’une des candidates à la fameuse "Primaire populaire".
Cette "initiative citoyenne", qui ne fait pas consensus, veut s’appuyer du 27 au 30 janvier sur un vote de plus de 300.000 signataires pour désigner un candidat unique d'une gauche, toujours éparpillée et au plus mal dans les sondages.
Charlotte Marchandise s'était déjà présentée en 2017. Cette année encore, elle s’est engagée pour, dit-elle, "remettre les citoyens au cœur du débat politique, c’est la première urgence".
Le fait que Christiane Taubira, qui sera en déplacement le 11 janvier en Bretagne, se soumette elle aussi aux règles de la Primaire, est une "excellente nouvelle", indique la candidate rennaise : "Cela peut redonner de l’enthousiasme à cette campagne, remettre le politique au service des citoyens".
"Surtout pas de candidature de témoignage, je peux très bien me retirer..."
Le 15 janvier seront proposés aux signataires de la Primaire populaire la liste des personnalités présentées au scrutin, ceux et celles qui ont confirmé leur candidature à l’élection d’avril prochain. Ils seront a priori sept : Jadot, Mélenchon, Hidalgo,Taubira, Larrouturou, Marchandise et Agueb-Porterie.
Sept, peut-être moins. "Ma candidature est faite pour porter la démocratie. Je n’ai pas l’illusion de gagner la présidentielle", explique Charlotte Marchandise. "Je me laisse la semaine avec Anna Agueb-Porterie, avec Pierre Larrouturou pour voir. On va en parler. On ne veut pas faire émerger une candidature de témoignage, on veut juste que la gauche gagne la présidentielle. Le but n’est pas de rajouter une candidature de plus. Je peux très bien me retirer."
A quoi sert la Primaire si tous les candidats n’y sont pas favorables ?
Si Christiane Taubira a déclaré se soumettre aux règles de la "Primaire populaire", et si la candidate socialiste Anne Hidalgo l’a évoquée un temps comme moyen possible de trancher entre les cinq principales candidatures à gauche, l'écologiste Yannick Jadot, l'insoumis Jean-Luc Mélenchon, le communiste Fabien Roussel et Arnaud Montebourg ont dit "non".
"Qu’importe", dit Charlotte Marchandise.
"On soumet tout le monde à l’investiture. Les gens vont voter. On est 70% des électeurs et électrices de gauche à vouloir une candidature unique, et on ira jusqu’au bout. On ne sait pas ce que donnera ce vote de la Primaire, qui de Mélenchon, Jadot, Hidalgo ou Taubira arrivera en tête ? Mais si après, on y va tous ensemble, on gagne la présidentielle. Sinon, on y va dispersés, et à la fin, on aura tous perdu. En attendant, j'invite les citoyens de gauche à s'inscrire sur la plate-forme pour voter."
Charlotte Marchandise : "Oui, il existe un socle commun à toute la gauche"
Malgré les divergences, la candidate bretonne reste persuadée qu'il existe entre les différents courants de la gauche française un socle commun. "Il y a 10 mesures sur notre plate-forme. Elles ont été construites à partir du programme des partis depuis un an, et émanent aussi des mouvements sociaux, climat, féministes... Et il y a urgence. Face à une extrême-droite tellement haute, on devrait avoir à gauche cette dignité de faire un Front populaire comme en 1936."
Charlotte Marchandise indique ne pas savoir si elle rencontrera ou pas Christiane Taubira, en déplacement demain 11 janvier à Rennes.