Bryan Bijaoui avait 15 ans au moment des faits. Blessé par Mohammed Merah il a témoigné ce lundi au procès en appel du frère du "tueur au scooter". Un témoignage difficile mais nécessaire pour lui qui a entamé un thérapie.
Il n’avait pas pu témoigner lors du premier procès. Cette fois il est là.
Bryan Bijaoui avait 15 ans au moment des faits.
Interne depuis 3 ans a l’école Ozar Hatorah de Toulouse, il accompagne un ami ce jour là devant le portail de l’établissement. Un ami à qui le directeur avait demandé de surveiller sa fille Myriam qui attendait quelqu’un pour la déposer à l’école primaire.
Bryan Bijaoui est là devant la cour d’assises spéciale pour témoigner mais il a du mal à faire un récit précis. En quelques minutes à peine il raconte ce dont il se souvient.
« J’ai ressenti comme un coup de taser, une douleur dans tout le corps. »
Mohammed Merah vient de tirer sur Bryan Bijaoui. La balle lui a traversé le corps elle est rentrée par l’épaule gauche et elle est ressortie par le bras droit, lui abîmant notamment l'estomac et les poumons.
Il continue : "je regarde à gauche je vois quelqu’un et je pars me cacher."
Le récit est court, très peu détaillé.
La présidente l’interroge :
-"Vous avez vu l’arme ?"
-" Non", répond Brian Bijaoui.
-"Vous l’avez entendu prononcer des paroles ?
-"Non"
-"Sa silhouette ?"
-" C’est très vague"
Aujourd'hui, Brian semble avoir oublié ou occulté ce qu'il a vécu ce jour là.
Dans sa déclaration aux policiers quelques jours après l’attentat il avait été plus précis :
"J’ai vu un homme cagoulé (NDLR : en réalité il était casqué) il avait une arme à la main comme une mitraillette et j’ai poussé Myriam pour qu’elle rentre à l’intérieur de l’école.
J’ai couru, j’entendais des cris et des coups de feu. Je sentais une douleur dans le bras gauche."
Dans son entretien avec une expert psychologue en 2014 il avait raconté avoir vu Jonathan Sandler et ses deux enfants par terre et le tireur courir derrière la petite Myriam puis avoir vu Mohammed Merah attraper la tête de l’enfant et lui mettre une balle dans la tête.
"La confrontation avec la mort a été très rapide", explique la psychologue à l’audience ce lundi 8 avril.
"Il souffrait d’un syndrome de stress post traumatique chronique. 2 ans et demi après les faits, l’image de la petite fille revenait très souvent".
Brian Bijaoui explique à la cour d'assises spéciales qu’il vient d’entamer un travail psychologique avant ce nouveau procès. Son témoignage, dit-il fait partie du processus de travail.