L'annonce de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans dans les zones prioritaires de Marseille, à l'issue du comité interministériel sur la ville, a été assez bien accueillie par les parents d'élèves et les enseignants mais...
Ils restent toutefois sceptiques quant à sa concrétisation.
Jean-Philippe Garcia, président de la FCPE des Bouches-du-Rhône, association de parents d'élèves classée à gauche :
"Nous nous réjouissons de cette annonce mais nous craignons qu'elle ne soit pas appliquée pour des raisons logistiques: ce n'est pas sûr que les collectivités territoriales suivent".
"L'école maternelle, c'est l'école des apprentissages. Pour que ce ne soit pas une halte garderie, il faudra des enseignants formés et expérimentés", a-t-il souligné.
Alain Barlatier, de la FSU, principale fédération syndicale de l'éducation, des Bouches-du-Rhône :
"La scolarisation précoce, dans les milieux populaires, constitue un élément essentiel pour faciliter la scolarité future des enfants".
Cécile Vignes, présidente de la Peep 13:
En revanche, du côté de le Peep, fédération de parents d'élèves qui penche à droite, c'est plutôt l'inquiétude qui domine. "Il y a une grosse différence en termes cognitifs entre un enfant de deux ans et un enfant de trois ans: à deux ans, ce sont des bébés!" "On reste donc très méfiant, même si pour certaines familles en difficulté, envoyer ses enfants à l'école à deux ans est un moindre mal", a-t-elle ajouté.
Danièle Casanova, adjointe au maire de Marseille en charge des écoles :
Elle se dit très favorable au principe de la scolarisation "le plus tôt possible des enfants des quartiers difficiles", mais a calculé que pour atteindre cet objectif, la ville devrait ouvrir "une quarantaine de classes nouvelles chaque année pendant cinq ans". Une tâche d'autant plus difficile que certains quartiers en difficulté de la cité
phocéenne se trouvent en plein centre-ville, dans des secteurs où les terrains pour construire écoles et gymnases sont une denrée rare.
Parmi les mesures annoncées jeudi à l'issue du comité interministériel, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a énoncé l'objectif de passer en cinq ans de moins de 15% à 30% d'enfants de moins de trois ans scolarisés dans les zones prioritaires.