François Hollande l'a annoncé hier vendredi, lors de la conférence environnementale : les demandes de permis visant à exploiter le gaz de schistes seront rejetées. Cette décision concerne 7 sites en France dont celui de Brignoles dans le Var.

En annonçant vendredi le rejet de demandes de permis soupçonnés de viser le sulfureux gaz de schiste, François Hollande a affiché une "ligne de conduite" ferme sur ce sujet brûlant, lors de la conférence environnementale, mais sans apaiser totalement les craintes des écologistes.

Ces rejets "correspondent à la totalité des demandes de permis dont l'instruction administrative a permis d'établir qu'il s'agit soit ouvertement soit très certainement de fracturation hydraulique", a dit la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho.
Il s'agit des demandes pour les permis dits de Brignoles (Var), Beaumont-de-Lomagne (Tarn-et-Garonne), Montélimar-extension (Drôme), Valence (Drôme), Lyon-Annecy (Savoie), Montfalcon (Isère) et Cahors (Lot), qui concernaient tous plusieurs départements.

"Telle sera ma ligne de conduite tout au long de mon quinquennat", a dit M. Hollande après l'annonce du rejet des demandes.

Au Cannet des Maures, des militants écologiques soulagés :

Au Cannet des Maures, dans le Var, les militants des associations de défense de l'environnement sont soulagés après l'annonce par le Président de la République du rejet du permis d'exploration du gaz de schiste à Brignoles.

"Des ambiguités à lever"
 

Les opposants aux gaz de schiste ont réagi de manière mitigée. José Bové, eurodéputé EELV et chef de file des anti-schiste français, s'est réjoui
que M. Hollande ait "sans ambiguïté fermé la porte aux gaz de schiste". En revanche le député EELV Noël Mamère est resté sceptique, évoquant "un engagement qui ne va pas plus loin", et "ne masque pas certaines inquiétudes". De même, Jean-François Julliard, président de Greenpeace a estimé qu'"il y a tout un tas d'ambiguités à lever", notamment le sort des "permis déjà accordés".


"De l'obscurantisme"
 
A l'inverse, les industriels ont demandé que le débat ne soit pas tranché avant même d'avoir été ouvert. "Il n'y a preuve dans un sens, ni dans l'autre" sur les éventuels impacts de l'exploitation des gaz de schiste sur l'environnement, a estimé la présidente du Medef, Laurence
Parisot, vendredi soir.  "Tout ce que je demande, c'est qu'on ne ferme pas définitivement les choses, sinon c'est de l'obscurantisme", a-t-elle ajouté, voyant dans les gaz de schiste la possibilité d'une "énergie pas chère" en France et une source d'emplois.
 
Total, à l'origine de l'une des demandes rejetées, a également jugé dommage de "clore (le débat) avant même de l'ouvrir."
Mais le ministre du Redressement productif, tout en réaffirmant le rejet de la fracturation hydraulique par l'Etat, a affirmé au contraire que le débat étaitouvert et que "tous ceux qui aujourd'hui cherchent des solutions pour changer la France sont les bienvenus dans ce débat".


La France abriterait l'un des plus grands gisements d'Europe

 
Le précédent gouvernement avait déjà annulé l'an dernier trois permis qui avaient été accordés et visaient le gaz de schiste. Mais près d'une centaine d'autres demandes de permis --qui ne visent pas explicitement les hydrocarbures de schiste-- étaient toujours en cours d'instruction.

La France, qui abriterait parmi les plus grands gisements d'Europe de gaz de schiste, est devenue en juillet 2011 le premier pays à interdire la fracturation hydraulique. Cette technique consiste à briser les roches souterraines contenant le gaz en injectant sous très forte pression un mélange d'eau, de sable et de produits chimiques.
 
"Dans l'état actuel de nos connaissances, personne ne peut affirmer que l'exploitation des gaz et huiles de schiste par fracturation hydraulique, seule technique aujourd'hui connue, est exempte de risques lourds pour la santé et l'environnement", a fait valoir François Hollande.

Face à une opinion publique largement hostile, les pétroliers réclament a minima la nomination d'une commission d'étude visant à des explorations expérimentales de gaz.
 
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