Elie Baup, l'homme qui a redonné "la joie de jouer"

Dimanche, Elie Baup, de retour aux affaires après trois saisons d'intérim médiatique, vivra, les caméras pointées sur lui, son premier clasico face au PSG, à la tête d'un OM qui le remercie pour "une joie de jouer" retrouvée.

Habituellement peu avare de bons mots pour les journalistes, Baup est apparu légèrement plus tendu qu'à l'accoutumée vendredi lors de l'ultime conférence de presse d'avant-match. Avec un art consommé du contre-pied, il a évacué les questions sur le schéma tactique idéal pour contrer les Parisiens ou encore sur l'importance sociologique d'une telle rencontre, sur ce combat nord-sud, entre un Marseille désargenté et un PSG qui dépense les millions presque sans compter.
 

"Je comprends cette dimension du match. Il n'y a pas un jour depuis que je suis arrivé à Marseille où on ne m'a pas parlé de ce clasico, a-t-il concédé. On est confronté à une équipe prestigieuse, et face à cela, il ne faut pas hésiter à employer les mots de révolte, de surpassement, d'engagement, c'est-à-dire les valeurs qui sont les nôtres".

Depuis sa nomination à l'intersaison au poste laissé vacant par Didier Deschamps, parti diriger les Bleus, Baup a commencé à mesurer ce que représente l'OM dans le quotidien et la culture d'une ville et de toute une région. Mais aussi vite en avait-il pris conscience que l'heure était aux sacrifices. En déficit chronique, l'OM s'est sévèrement serré la ceinture, laissant partir certains de ses meilleurs joueurs (Alou Diarra, Cesar Azpilicueta, Stéphane Mbia) afin de réduire sa masse salariale, tout en recrutant des débutants à ce niveau (Lucas Mendes, Florian Raspentino) ou des repentis (Joey Barton).                             
                           

"Je connaissais les conditions en arrivant, mais j'ai eu la promesse de remplacer chaque départ", indiquait-il en début de saison quand le groupe marseillais se réduisait comme peau de chagrin.

Loin de la discrétion bordelaise où son président Jean-Louis Triaud montait plus
souvent qu'à son tour au créneau, Baup ne semblait peut-être pas le mieux armé, dans un milieu qui oublie aussi vite qu'il encense, pour assumer un poste d'entraîneur de l'OM exposé, commenté, critiqué.
Mais alors que Deschamps s'est retrouvé esseulé, accusant certains de lui savonner la planche, Baup s'est d'emblée coulé dans l'organisation complexe du club, où le directeur sportif José Anigo, chargé du recrutement, est revenu dans la lumière.

Assisté de Franck Passi (entraîneur-adjoint), Laurent Spinosi (entraîneur des
gardiens) et Philippe Manouvrier (préparateur physique), Baup s'est adapté à une équipe d'encadrement déjà constituée. Féru de statistiques et d'analyse vidéo, Baup aurait souhaité s'entourer dans ce domaine de son "vidéoman" Jean-Charles Ménard, auquel il avait confié depuis Bordeaux la tâche de décortiquer le jeu de l'adversaire, mais Ménard a décliné l'offre.

Avec les joueurs, il a su créer un lien fort et "redonner la joie de jouer", expliquent les cadres à l'unisson. Et sa méthode fonctionne. Après un départ historique (6 victoires d'affilée), l'OM a certes lourdement chuté à Valenciennes (4-1) mais s'est bien repris contre Limassol jeudi en Europa League (5-1), faisant le plein de confiance avant de recevoir le PSG.

"Ailleurs, il y a des derbies, des matches forts, mais cette confrontation symbolise toujours un des sommets de notre Championnat. C'est quelque chose de fort, d'extraordinaire", commente le technicien.

"Paris est une grande équipe qui représente une attraction pour le football. C'est quelque chose qui dynamise la L1", se félicite encore Baup, qui se dit "impatient d'y être".



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