Environ 150 agriculteurs ont défilé mercredi à l'aube à Avignon
pour réclamer le maintien des exonérations de charges et des cotisations sur les accidents de travail et les maladies professionnelles pour les employés saisonniers.
Le cortège, réuni à l'appel de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs du département, a remonté l'artère principale de la ville vers 6H30 derrière trois camions. L'un chargé de fruits et légumes frais, les deux autres de bois mort, d'emballages vides et de cagettes d'importation pour symboliser l'impact qu'aurait la suppression
de ces exonérations sur la production.
"Si demain on remet en question les exonérations de charges, une exploitation sur deux sera en déficit, voire trois sur quatre pour certains types de production", a prévenu André Bernard, le président de la fédération départementale des syndicats agricoles (FDSEA) du Vaucluse. "On avait trouvé un tuba, on pouvait respirer avec la tête sous l'eau. En coupant ce tuyau, on va se noyer", a-t-il regretté.
Les manifestants se sont ensuite rendus devant le domicile du préfet, Yannick Blanc, qui s'est entretenu avec les responsables syndicaux, avant une dispersion dans le calme vers 8H. Une délégation devait rencontrer dans la matinée un représentant de Claude Haut, sénateur et président du conseil général.
Le Vaucluse est le deuxième département français à bénéficier de l'exonération de charges sur le travail temporaire avec 40 millions d'euros, et le troisième en termes de masse salariale, selon M. Bernard.
Le gouvernement a choisi de limiter aux bas salaires, inférieurs ou égaux au Smic ou à 1,5 fois le Smic, les exonérations de cotisations patronales pour les travailleurs saisonniers agricoles. Par ailleurs, les employeurs devront désormais s'acquitter des cotisations pour les accidents du travail et de maladies professionnelles. Ces mesures doivent rapporter 91 millions d'euros en 2013, 135 millions en 2014
puis 137 millions en 2015.