Assises du Rhône : Reprise du procès Camaret aujourd'hui, verdict attendu vendredi

Isabelle Demongeot, ancienne n°2 française et plusieurs anciennes joueuses de l'entraîneur ont témoigné vendredi devant les assises du Rhône des viols dont elles l'accusent, alors qu'elles étaient mineures, il y a plus de 20 ans.

Rappel des débats du vendredi 16 novembre : 

Isabelle Demongeot, ancienne n°2 du tennis français, et plusieurs anciennes joueuses de l'entraîneur Régis de Camaret ont témoigné vendredi devant les assises du Rhône des viols dont elles l'accusent, alors qu'elles étaient mineures, il y a plus de vingt ans.

"Etre témoin, c'est très difficile, cette prescription est insupportable", a déclaré Isabelle Demongeot à propos de sa plainte en 2005, à l'origine de celles d'anciennes joueuses du tennis-club des Marres de Saint-Tropez (Var), également prescrites.

Seules deux d'entre elles, Stéphanie Carrouget et Karine Pomares, 36 ans chacune, sont parties civiles dans ce procès.
A la barre, Stéphanie Carrouget a raconté comment, de 1989 à 1990, Camaret pénétrait dans sa chambre la nuit "par la fenêtre", se déshabillait, "frottait son sexe contre le sien et éjaculait".
"Il ne rentrait jamais complètement et pareil avec sa langue", a dit celle qui restait "inerte" car déjà "fragilisée" par les abus sexuels de son beau-père.
Elle arrêtera le tennis en 1990 et se dit depuis "dégoûtée par le sexe".
S'obstinant dans ses dénégations, l'accusé de 70 ans reconnaît seulement "quelques caresses sur les épaules, le ventre et le pubis". Mais "pas sur le sexe".
"J'ai honte, j'ai fait une connerie énorme, j'aurais dû arrêter", a-t-il ajoutant : "si je lui ai fait du tort, je lui demande pardon".
A son tour, Karine Pomares a raconté comment "alors qu'elle était malade", Camaret avait voulu "prendre sa température en touchant ses seins, son ventre et en bas".
"J'avais peur mais j'avais un rêve de jouer au tennis", dira-t-elle.
Une autre fois, il "passe la main dans (sa) culotte" et "réussit à (la) pénétrer avec un doigt" avant qu'elle ne le repousse et s'enfuit. Un "incident qui l'a traumatisée" pour plusieurs années.
Comme les autres, elle évoque ses difficultés sexuelles ensuite. Et son courrier anonyme à la Fédération Française de tennis qui reste lettre morte.
Et enfin "l'appel terrible" des gendarmes en 2007 pour la faire témoigner de "choses qu'elle n'arrivait pas à dire".
Dans un témoignage entrecoupé de larmes, Isabelle Demongeot, 46 ans, a également raconté comment Camaret avait "broyé sa vie" en la violant dès l'âge de 13 ans, de 1980 à 1989.
Posément, elle a décrit comment dans un hôtel, un soir d'août 1980, durant un championnat de Roland-Garros, il l'avait agressée sexuellement la première fois.

J'étais "incapable de le repousser", confie celle qui était alors "une petite fille pleine de vie".
Le "premier viol" survient quelques semaines plus tard dans un hôtel de Carpentras (Vaucluse). "C'était répugnant, je suis terrorisée, ça fait très mal", se souvient-elle revoyant "ses yeux fous", "son odeur, sa moustache et sa puissance".
Neuf ans durant, les viols "monstrueux" vont se succéder dans des "endroits sordides", "des cagibis", dans "la voiture sur des aires d'autoroutes".
Elle évoque son "angoisse" et l "emprise totale" de celui qui lui faisait du "chantage", menaçant de "ne plus l'entraîner". Et elle "incapable d'en parler pendant neuf ans" à ses parents.
Durant ce témoignage, entrecoupé de sanglots, Camaret l'a fixée, imperturbable.
A l'avocate générale qui l'interpelle sur cette "souffrance", il répète qu'il ne l'a "pas violée" et qu'il "ne comprend pas".
En 1989, Isabelle Demongeot quitte le centre et entame une thérapie, renonçant à se "lancer dans un combat judiciaire toute seule".
En 1997, elle "arrête sa carrière" et "essaye d'oublier", mais en 2005, les "séquelles physiques dues aux viols" la rattrapent.
Et alors qu'on lui dit que son cas est "prescrit", elle "découvre" que d'autres joueuses ont également été victimes de viols et se lance dans un "combat" à la fois pour se reconstruire et pour que Camaret "paye sa dette".

Le verdict est attendu vendredi prochain. 


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