La ministre chargée du handicap et de la lutte contre l'exclusion a visité Eurocopter à Marignane. Elle a rencontré des salariés handicapés qui ont expliqué comment l'entreprise est arrivée à les intégrer.
En fin de matinée Marie-Arlette Carlotti s'est rendue dans les locaux du secours populaire à Marseille, elle a réaffirmé la volonté du gouvernement de préserver les fonds européens pour les plus démunis, des fonds qui risquent d'être revus à la baisse
La ministre également chargée de la lutte contre l'exclusion prépare la conférence nationale contre la pauvreté qui se tiendra les 10 et 11 décembre prochain.
La situation en France
En un an, selon la ministre, 400 000 personnes sont venues grossir les rangs de la pauvreté et parmi elles on compte deux tiers d'enfants. Elle rajoute qu'en France la pauvreté connaît une augmentation sans précédent avec 3.6 millions de mal logés ou sans-abris, 5 à 6 millions d'exclus du système bancaire et une forte dégradation de l'accès aux soins.
Un enfant sur cinq est en situation de pauvreté, des enfants dont les parents vivent dans la rue mais aussi des parents travailleurs précaires, aux fins de mois difficiles et qui fréquentent la banque alimentaire.
Les propositions de la ministre
Les parents doivent retrouver un emploi, pour celà la ministre explique qu'il faut avoir le temps de chercher un travail, avoir le temps de se rendre à des entretiens, c'est pourquoi elle propose de mettre en place des modes de garde innovants avec des crèches aux horaires élargis et l'accès à l'école pour les enfants de moins de 3 ans .
L'école justement peut, selon Marie-Arlette Carlotti, jouer un rôle important dans ce dispositif de lutte contre la pauvreté, il faut une école plus accueillante pour les parents , plus de coopération entre les élèves et affirmer le droit à la restauration scolaire. Elle constate que dans beaucoup de villes seuls les enfants dont les deux parents travaillent ont droit à la cantine, cela exclu beaucoup d'élèves alors que parfois le repas pris à l'école est le seul repas complet et équilibré de la journée pour certains enfants pauvres.
L'accès aux droits
Trop de personnes pauvres éligibles aux minimas sociaux n'en font pas la demande, en raison de complexités administratives ou par souci de discrétion estime la ministre.
Selon les chiffres du gouvernement, aujourd'hui 33% des personnes éligibles au RSA ne le touchent pas faute d'en avoir fait la demande, le taux de non recours atteint 68% pour le RSA activité. Quant au RSA jeunes la ministre estime que c'est un échec, elle rajoute "alors qu'on tablait sur 130 000 bénéficiaires, ils sont moins de 9 000 à en bénéficier, le dispositif a été verrouillé avec des conditions d'accès très contraignantes ".
La ministre souhaite intégrer les personnes concernées à l'évaluation des dispositifs, améliorer la transparence et revoir certaines aides.
De leur coté les associations demandent la revalorisation du RSA de 25% sur cinq ans . Actuellement le RSA s'élève à 474,93 euros pour une personne seule sans enfant ou à 417 euros en cas d'aide au logement .