Un audit sur la police municipale d'Aix-en-Provence demandé par la maire de la ville en 2011, révèle de graves dysfonctionnements et des anomalies au sein de ce service. 90 pages fracassantes, selon nos confrères de la Provence.
L'audit a été mené par le cabinet AFL Conseil entre le mois de juin et le mois de décembre 2011. Il a été commandé par Maryse Joissains, maire d'Aix-en-Provence, à la suite d'un rapport de la cour régionale des comptes. Mais ce qui lavait surtout alerté la première magistrate de la ville, ce sont des photos publiées sur internet par les policiers eux-mêmes.L'une de ces photos montrait un policier en train de se faire couper les cheveux par une femme nue.
Depuis la mairie a déclaré avoir remis de l'ordre . Le Directeur a été écarté, les patrouilles de nuit ont été suspendues pendant plusieurs mois. "Il y a sept ou huit meneurs" précise Maryse Joissains, "les autres ont envie de reprendre le boulot, si ce n'est pas le cas, je dissoudrai ce corps".
58 rapports d'informations et de sanctions en deux ans.
Des courriers adressés au Directeur général des services, au cabinet du maire et à l'élu à la sécurité font état de différends, d'irrespect des femmes, d'insultes, de menaces de mort ou encore de provocations et d'altercations.
14 chefs de service nommés en 2010.
Face aux nombreuses nominations de chef de service, le Directeur de la sécurité a dû créer des postes qui ne sont plus des fonctions opérationnelles. Selon le rapport ces multiples nominations ont conduit à une guerre des chefs qui a entraîné de nombreux dysfonctionnement.
10 000 heures supplémentaires pour 25 agents.
Les 25 agents de surveillance de la voie publique (ASVP) ont comptabilisé 10 000 heures supplémentaires et les 91 policiers municipaux (PM) en ont déclaré 14 000. Les dysfonctionnements concernent d'autres services de la direction de la sécurité : le centre de supervision urbain (CSU) et ses 9 agents chargeaient de gérer les 37 caméras de la la vidéo surveillance et le service de médiation et de sécurisation qui compte 19 personnes.
Réactions des syndicats.
Les syndicats (FAFTP-FADPM-SNPM-FSU-CGT) réagissent d'une seule voix. Avant toute chose, ils rappellent que cet audit a coûté 53800 euros une première fois puis 17900 euros une seconde fois. "On aurait pu l'éviter et laver notre linge sale en famille" disent-ils" on a jamais eu une sale affaire en justice en dix ans". Selon eux "la maire a trop fait confiance à son entourage mais ça n'exclut pas le contrôle. Elle n'a mis les pieds qu'une seule fois au commissariat"