Canadairs et bombardiers d'eau quittent Marignane

Le ministre de l'Intérieur vient d'annoncer le départ de la base avions de la sécurité civile de Marignane  pour Nîmes-Garons. 

"L'implantation de la Base avions de la Sécurité civile sur l'aéroport de Marseille Provence  ne permet plus de garantir un engagement opérationnel optimal", indique le ministère dans un communiqué. "Le ministre de l'Intérieur a arrêté le choix de Nîmes-Garons, qui
est apparu comme la meilleure solution pour réinstaller la base", ajoute-t-il. La base sera transférée d'ici 2016.

Une gêne pour les décollages urgents
Les avions qui luttent chaque été contre les incendies dans le sud de la France, dont 12 Canadair, ne décolleront plus de Marignane (Bouches-du-Rhône) à compter de 2016, mais de Nîmes (Gard), a annoncé lundi le gouvernement.
La Base avions de la Sécurité civile créée voilà 50 ans sur l'aéroport de Marseille Provence "connaît aujourd'hui des difficultés de fonctionnement" et "ne permet plus de garantir un engagement opérationnel optimal", a expliqué le ministère de l'Intérieur.
En cause notamment, la hausse du trafic commercial de l'aéroport, qui gêne certaines opérations de la Base comme les décollages urgents, et son développement économique
qui empêche les agrandissements et rénovations nécessaires.
Fin juillet, après une grève des pilotes de bombardiers d'eau, la première depuis 1998, le député PS Jean-Jacques Urvoas (PS) avait dénoncé, lors d'une visite à Marignane, la situation "très dégradée" de la base et de coûts de maintenance des avions "qui explosent".
"L'Etat n'a rien fait depuis des années pour cette base, si ce n'est de la procrastination", avait déploré M. Urvoas, estimant qu'"il faudrait une dizaine de millions d'euros
pour la mettre à niveau, sans même régler le problème de son exiguïté".

Salon dans la course
Deux autres hypothèses (les bases aériennes d'Istres et de Salon-de-Provence dans les Bouches-du-Rhône) étaient envisagées pour ce déménagement,
attendu de longue date pour les 125 personnels - dont plus de 80 pilotes - et 26 avions concernés (12 Canadair, 9 Tracker, 2 Dash et 3 Beechcraft).
Une mission de l'Inspection générale de l'administration avait recommandé, début 2012, "une grande plate-forme de sécurité civile à Nîmes-Garons, rassemblant outre
la base avions, le groupement d'hélicoptères de la sécurité civile (déjà présent), une unité militaire de la sécurité civile et un établissement de soutien opérationnel et logistique".
Dans une contre-expertise réalisée par le ministère de la Défense, Salon a fait l'objet d'un réexamen. Mais "malgré le soutien des collectivités territoriales, le caractère inondable d'une partie du site, les besoins de l'armée de l'air (notamment pour la formation des élèves pilotes) et l'installation de nouvelles activités sur la plate-forme ont conduit à écarter cette hypothèse", a précisé Beauvau, Nîmes-Garons apparaissant alors "comme la meilleure solution".
Selon l'Intérieur, ce choix permettra à l'horizon 2016 de "préserver la capacité d'action des avions bombardiers d'eau, en leur offrant des infrastructures adaptées au plus près des entreprises chargées de leur maintenance".

Grève pour "vétusté"
En juillet, alors que débutait la haute saison de lutte contre les incendies, les pilotes de bombardiers d'eau avaient fait grève pour protester notamment contre le manque de moyens affectés à la maintenance des appareils, réclamant 10 millionsd'euros supplémentaires. La Direction générale de la Sécurité civile avait mis le feu aux poudres en annonçant au printemps vouloir laisser au sol, durant l'été, trois avions, dont deux Canadair, pour économiser de l'argent sur la maintenance.
A l'issue du conflit, le ministre Manuel Valls avait déclaré vouloir défendre "le modèle français de lutte contre les feux de forêt". Ce modèle de prévention, que la France est la seule a appliquer, consiste à faire décoller des appareils dès que le risque est jugé important, pour noyer les flammes au plus tôt.
Reste la question du renouvellement - très coûteux - de la flotte, dont une partie - les avions de guet construits en 1957 - arrivant en bout de course en 2016-2017.(AFP)

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