Un vaccin curatif du VIH testé sur l'homme à Marseille à partir de février, résultats en 2015

Des essais cliniques d'un vaccin contre le virus du sida (VIH-1) vont débuter en février à Marseille auprès d'une cinquantaine de volontaires séropositifs, a annoncé le professeur Erwann Loret, à l'origine de l'expérimentation.

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"Ce n'est pas la fin du sida. Ce n'est même pas le début de la fin du sida", souligne le chercheur, même si l'espoir est, à terme, de remplacer la trithérapie, aux effets secondaires souvent très lourds, par une piqûre. 

"Pour les patients, ne plus avoir à prendre une trithérapie, ce serait déjà un
progrès
", estime M. Loret, qui présentait, mardi à l'hôpital de la Conception à Marseille, l'essai clinique autorisé le 24 janvier par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

La cible est une protéine dénommée Tat (pour "transactivating", ndlr). Chez les
personnes séropositives, elle joue le rôle de "garde du corps des cellules infectées", explique le professeur. Or, leur organisme n'est capable ni de la reconnaître, ni de la neutraliser, ce que le vaccin testé vise à permettre. 

Docteur Erwann Loret, chercheur à la faculté de pharmacie de Marseille

48 volontaires en février 2013

Quarante-huit patients séropositifs et sous trithérapie participeront à l'étude.
Les essais commenceront dans quelques semaines, le temps de sélectionner les volontaires, de leur expliquer les risques de l'expérience et d'obtenir leur consentement éclairé.  Ils seront ensuite divisés en quatre groupes de 12: trois recevront les vaccins à des doses différentes, le quatrième un placebo. Le tout sera fait en "double aveugle", c'est-à-dire sans même que la responsable du protocole ne sache qui a reçu quel traitement. 

Contact pour les patients séropositifs qui souhaitent proposer leur candidature : 
04 91 38 35 28


Les premières ébauches de résultats sont attendues d'ici cinq mois. Les patients seront vaccinés trois fois, à un mois d'intervalle entre chaque piqûre.
Puis ils devront arrêter leur trithérapie pendant deux mois. "Si au bout de ces
deux mois, la virémie (le taux de virus dans le sang, ndlr) est indétectable
",
alors l'étude remplira les critères établis par l'Onusida, précise le professeur
Loret. 

En cas de succès, la troisième phase de l'étude pourra commencer: élargir le nombre de personnes vaccinées pour arriver à un échantillon statistiquement significatif. Ce seront alors 80 personnes qui participeront aux tests, une moitié recevant le vaccin, l'autre un placebo.


Résultats définitifs en juin 2015

Il faudra donc encore plusieurs années pour savoir si ce vaccin constitue ou non une avancée. Pour Marie Suzan, présidente régionale de l'association Aides de lutte contre le sida, il est donc sage "d'attendre de voir ce que cela va donner, il est trop tôt pour s'emballer". "Beaucoup d'essais vaccinaux existent et très peu accèdent à l'étape supérieure. Je voudrais appeler à la prudence, même s'il est normal que les malades s'accrochent à cet espoir", souligne-t-elle, ajoutant "qu'aujourd'hui, il ne faut pas perdre de vue que le seul moyen d'aller bien, c'est la trithérapie, un traitement très efficace". 

Un fait que ne nie pas le professeur Loret, qui affirme cependant que "le vaccin est la seule approche thérapeutique viable". Parce que, explique-t-il, "rendre la trithérapie accessible à 40 millions de personnes touchées, c'est louable mais probablement peu réaliste".

En 2011, dans le monde, 34 millions de personnes vivaient avec le VIH et 2,5 millions de personnes ont été contaminées. Depuis sa découverte, le virus a fait plus de 30 millions de morts et on estime que, chaque année, 1,8 million de personnes meurent du VIH/sida, selon l'Organisation mondiale de la santé.


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