L'audience a repris vendredi matin devant le tribunal correctionnel de Marseille chargé de juger l'affaire des prothèses mammaires PIP. Après deux jours consacrés aux procédures, les prévenus doivent être entendus dans la journée, parmi eux Jean-Claude Mas, le fondateur de la société varoise.
Le procès des prothèses mammaires PIP, après deux jours consacrés à des débats procéduraux, devrait entrer vendredi matin dans le vif du sujet, avec l'audition des prévenus tant attendue par des plaignantes impatientes Jean-Claude Mas.
Le fondateur de la société de prothèses mammaires PIP Jean-Claude Mas, entendu ce matin par le tribunal correctionnel de Marseille, a déclaré qu'il n'avait "pas fait prendre de risques" avec les implants qu'il fabriquait. "Au niveau du risque, je prétends que je n'ai pas fait prendre de risques" dans les années 90 et dans les années 2000, a-t-il déclaré à ce procès pour "tromperie aggravée" et "escroquerie".
"Le gel PIP n'était pas homologué mais il était homologable", a-t-il ajouté. "Le gel était aussi biocompatible que celui de Nusil" (le gel conforme, ndlr). L'homme s'est dit aussi victime "de la délation". "Je n'ai aucune haine", a-t-il affirmé.
A la barre, le septuagénaire a longuement décliné, avec une certaine assurance, son parcours, d'un bac scientifique à la création de PIP, décrivant aussi la situation de son entreprise dans les années 2000, période concernée par l'affaire.
Le fond du dossier
Le tribunal a décidé de joindre au fond les exceptions de nullité soulevées par des avocats tout au long de la journée de jeudi (c'est-à-dire d'intégrer sa décision dans le délibéré final, ce qui permet au procès de se poursuivre). "Le tribunal va désormais aborder le fond du dossier", a dit la présidente, Claude Vieillard.Les cinq prévenus sont arrivés peu avant la reprise de l'audience, Jean-Claude Mas vêtu d'un large blouson marine qu'il ne quitte pas, son ancien bras droit Claude Couty cravaté et muni d'un porte-documents.
"Qu'il (Mas, ndlr) reconnaisse que ce gel est frelaté et nocif pour la santé", souhaitait, avant la reprise de l'audience une des quelque 5.000 plaignantes, Marie-Thérèse Louvet. Cette sexagénaire venue de Reims pour trois jours s'est fait retirer ses prothèses, posées après un cancer du sein, quand le scandale a éclaté, en mars 2010. Quand le chirurgien les a retirées, "elles suintaient!", raconte-t-elle.