Le lendemain de la fusillade par un homme isolé, qui a fait trois morts et une blessée, la police vérifie de possibles connexions criminelles.
Le jeune homme de 19 ans, auteur de la fusillade, avait livré lors de son arrestation jeudi, le nom d'une personne à Paris qui selon ses dires, "allait commettre un acte".
L'homme, âgé de 24 ans, a été arrêté le soir même dans la capitale.
Il était toujours en garde à vue ce vendredi. Selon une source proche de l'enquête, "il n'y a rien qui à ce stade permette de mettre en cause le Parisien, mais la garde à vue se poursuit, il reste des questions à lui poser, en fonction aussi de ce que pourra encore dire le tireur istréen, toujours entendu à Marseille".
Selon un autre source, les perquisitions menées chez lui à Paris se sont révélées infructueuses. D'autres étaient en cours vendredi matin chez sa mère, à Argenteuil.
"Pour le moment, nous n'avons pas d'orientation terroriste" dans cet aspect du dossier, qui a été joint à l'enquête ouverte à Aix-en-Provence pour la tuerie d'Istres, a insisté la source proche de l'enquête.(AFP)
Les deux hommes se connaîtraient depuis plusieurs années. En contact téléphonique et sur internet, ils avaient "certaines passions en commun" comme les jeux vidéo, souligne la source proche de l'enquête.
Le parquet d'Aix en Provence a confié l'affaire à la brigade criminelle de la PJ de Marseille.
Comme dans un jeu vidéo
Selon les premiers éléments de l'enquête, le jeune homme s'est procuré son arme sur internet, une kalachnikov démilitarisée qu'il a remise en état de marche. Des munitions ont été découvertes lors de perquisitions menées aux domiciles de ses parents, séparés, chez qui il vivait alternativement.Fanatique des armes, et même licencié en tir, le jeune homme était depuis un an sous contrôle judiciaire pour port d'armes prohibées. Il devait pointer tous les 15 jours au commissariat de la ville, ce qu'il faisait, selon le parquet d'Aix.
C'est à l'occasion d'un vol par effraction commis chez lui que la police avait retrouvé et saisi des armes et munitions.
Sorti du lycée avec un Bac Pro électronique et réseaux, le garçon avait travaillé un an en intérim. Il y a deux mois, il avait abandonné une formation à l'Afpa en "préparateur de commandes d'entrepôts", car cela ne lui plaisait pas, a-t-il racontéaux enquêteurs.
Il ne faisait pas l'objet de suivi psychologique, a-t-on relevé. "Pour l'instant il n'est pas question de maladie mentale", avait souligné jeudi le parquet.
"Il a eu une enfance compliquée", note seulement une autre source. Sur son profil Facebook, ses références empruntent à des registres variés, montrent son goût des jeux vidéo, évoquent Mohamed Merah. "Braqueur de fourgon", indique-t-il dans la case "travail".
Il passait beaucoup de temps sur internet, relève une source proche de l'enquête. Il était en contact avec son ami parisien depuis plusieurs années, sur la toile ou par téléphone. Avec lui il partageait "des passions" comme les jeux vidéo.
"On a tous été surpris", disait vendredi Christophe, 30 ans, un résident de la cité où le jeune homme habitait.
"Il sortait surtout le soir, il passait son temps sur ordinateur, il était très calé en informatique", ajoute-t-il, s'interrogeant sur la manière dont il "a pu
parcourir à pied avec une kalachnikov sous le bras" les 3 km séparant leur quartier et celui de l'Aupierre.(AFP)