Procès PIP: les premières plaidoiries de parties civiles

Le procès de l'affaire des implants mammaires frauduleux de PIP a repris lundi après-midi à Marseille avec les premières plaidoiries de parties civiles. La première avocate à prendre la parole a réclamé 30.000 euros de dommages-intérêts pour sa cliente au titre du préjudice moral.

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Le procès de l'affaire des implants mammaires frauduleux de PIP a repris lundi après-midi à Marseille avec les premières plaidoiries de parties
civiles, dont le nombre dépasse désormais les 6.000. Le tribunal correctionnel qui juge cinq prévenus, dont le fondateur de l'entreprise
varoise Jean-Claude Mas, jusqu'au 17 mai, avait clos les débats vendredi après  avoir examiné le fond du dossier pendant une semaine. Les premières plaidoiries ont débuté lundi à 13H00 et s'étaleront jusqu'au 7 mai, uniquement l'après-midi.

Un million d'euros par victime

La première avocate à prendre la parole a réclamé 30.000 euros de dommages-intérêts pour sa cliente au titre du préjudice moral. Peu après elle, Me Christine Ravaz, qui représente sept parties civiles, a réclamé la somme d'un million d'euros par victime, tout en déplorant plusieurs absences sur le banc des prévenus.


De nombreux absents

Celle de la personne morale PIP, tout d'abord, "une brèche dans laquelle les prévenus vont s'engouffrer" selon elle, car c'est l'entreprise "qui est l'auteur des faits dommageables". Me Ravaz a donc demandé au tribunal de faire citer le liquidateur de PIP et ses assurances, "car une grande interrogation demeure sur qui va payer", sur fond d'insolvabilité des prévenus. "C'est tout juste si M. Mas ne fait pas la manche devant votre palais de justice", a-t-elle lâché.
L'avocate, dont une plainte fut à l'origine, en 2012, de l'ouverture d'une procédure financière dans le cadre du scandale PIP, instruite séparément, a également déploré l'absence, sur le banc des prévenus, du certificateur des prothèses, le groupe allemand TÜV, qu'elle accuse de laxisme dans ses contrôles. Celui-ci, considéré par l'accusation comme une victime de l'escroquerie de PIP, dont les salariés et responsables ont reconnu qu'ils lui cachaient la vérité, s'est constitué partie civile.
Me Ravaz a dénoncé aussi l'absence à l'audience d'un représentant des chirurgiens esthétiques - "on n'en a pas vu un seul, de même qu'on n'a pas vu une seule prothèse" - et regretté le faible nombre de plaignantes étrangères, alors que "ce dossier scandaleux touche 80% de femmes à l'étranger". "L'Organisation mondiale de la santé n'a prévenu personne de cette audience, il manque du monde", a-t-elle conclu.
Poursuivis pour tromperie aggravée et escroquerie, M. Mas et quatre anciens cadres de PIP encourent cinq ans de prison. Parmi les victimes, certaines sont représentées individuellement par un avocat ou regroupées en association. Une quarantaine de conseils doivent plaider d'ici au 7 mai.
Dans les rangs des parties civiles figurent aussi l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM, ex-Afssaps), l'institut de cancérologie Curie ou encore la Caisse de prévoyance sociale de Polynésie française.
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