Trois hommes, dont un officier marinier, interpellés dans le cadre de l'enquête anti-terroriste sur la cellule islamiste du "groupe de Cannes" démantelée en octobre, sont déférés devant un juge d'instruction en vue d'une probable mise en examen.
Tous trois avaient été interpellés lundi et placés en garde à vue. L'un d'eux, le militaire, est le frère d'un homme soupçonné d'être parti combattre aux côtés des islamistes opposés à Bachar al-Assad en Syrie.
Les enquêteurs de la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la PJ et de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) cherchent à savoir si ces hommes ont pu apporter une aide au départ de ce combattant islamiste ou lui apporter un soutien matériel, a-t-on ajouté.
L'officier marinier basé à Toulon est âgé de 23 ans, tandis que les deux autres hommes, tous les deux connus de la justice pour des affaires de droit commun, ont 26 et 29 ans.
L'attaque à la grenade, le 19 septembre dernier, d'une épicerie juive à Sarcelles (Val-d'Oise) avait conduit au démantèlement d'une cellule islamiste composée de personnes ayant pour certaines d'entre elles le profil de délinquant convertis à "l'islam radical".
Le coup de filet d'octobre avait été marqué par le décès du chef présumé de cette cellule, Jérémie Louis-Sidney, abattu à Strasbourg par la riposte de policiers sur lesquels il avait tiré alors qu'ils venaient l'arrêter.
Outre les arrestations, l'enquête a permis depuis de découvrir de nombreux éléments susceptibles d'entrer dans la composition d'un "engin incendiaire similaire à ceux utilisés lors de la vague d'attentats commis par le GIA en 1995 et 1996".
Les enquêteurs pensent que plusieurs des suspects poursuivis dans ce dossier ont participé à la mise en place d'une filière visant à rejoindre des groupes armés à l'étranger pour y mener le jihad. Les spécialistes estiment que plusieurs dizaines de Français se sont rendus ou ambitionnent de se rendre en Syrie.