Avec 77 interpellations de trafiquants pour ce premier semestre, la "Brigade des stup" des Bouches-du-Rhône annonce avoir dépassé ses résultats pour la même période de 2012.
Un point positif pour la brigade des stupéfiants de la Sûreté départementale des Bouches-du-Rhône qui explique cela par un retour aux "vieilles méthodes des flics", à savoir la surveillance sur le terrain des points de deal.
"Nous avons déjà fait écrouer 77 personnes depuis le début de l'année, contre 70 sur l'ensemble de l'année 2012", a affirmé le commissaire Emmanuel Kiehl, le chef de la Sûreté départementale, lors d'une conférence de presse.
Ces personnes sont ensuite condamnées à 4 à 6 ans de prison ferme, "ce qui est très élevé pour des comparutions immédiates", s'est félicité M. Kiehl, constatant un "fort alourdissement des peines" pour ce type de délits.
Grâce à la création de trois "groupes stups" affectés aux ZSP (zone de sécurité prioritaire) Nord et Sud de Marseille, ainsi qu'aux "circonscriptions extérieures" dépendantes des TGI de Tarascon et Aix-en-Provence, ce sont en tout 26 fonctionnaires qui se concentrent au démantèlement de points de vente ciblés.
"Il s'agit de revenir aux vieilles méthodes des flics, avec un travail de terrain, une surveillance physique pendant deux semaines", a expliqué le commissaire.
Cette surveillance permet de décortiquer le fonctionnement d'un réseau, à partir du point de deal, du fournisseur au vendeur, en passant par le "charbonneur" (celui qui ré-alimente) et le guetteur, jusqu'à la nourrice.
Puis, sur procès-verbal, avec l'appui de photos, de présenter un dossier complet et précis aux juges pour qui les faits sont du coup "incontestables", accélérant l'emprisonnement des délinquants. Ainsi, l'efficacité de ce dispositif s'est vérifiée ces derniers temps avec le démantèlement de deux réseaux.
- le 30 juin, à Gignac-la-Nerthe, 4 personnes ont été interpellées, plus de 27.000 euros ont été saisis, ainsi que 11 kg de résine et d'herbe de cannabis, mais également un pistolet automatique de marque Smith et Wesson.
- le 2 juillet, dans la cité de la Busserine, trois individus ont été interpellés, et 331 grammes de cocaïne saisis. "Il s'agissait d'un réseau très resserré, qui avait à sa tête quelqu'un de multicartes", qui effectuait jusqu'à 10 reventes à l'heure de cocaïne, a ajouté l'officier. "Soyons réalistes, nous n'avons pas la prétention de stopper le trafic de drogue à Marseille, mais nous lui portons des coups", notamment d'ordre financier (200.000 euros saisis depuis le début de l'année), "ce qui déstabilise", a souligné M. Kiehl.