Une vingtaine de militants de Greenpeace, qui avaient réussi à pénétrer dans la centrale nucléaire de Tricastin (Drôme) vers 5H00 lundi matin, ont été interpellés. Ils ont déployé des banderoles pour dénoncer les risques d'accident.
Greenpeace a publié sur son site la vidéo de son action menée à l'intérieur de la centrale nucléaire de Tricastin (Drôme) ce matin :Pas de danger
Douze militants de Greenpeace ont été interpellés, ce matin dans la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme). Selon EDF, "il n'y a pas eu de pénétration dans les enceintes de sécurité". On ne sait pas le nombre exact de miliatnts encore présents dans la centrale.Le ministre de l'Intérieur a confirmé que les militants "n'ont pas pu accéder aux zones sensibles de la centrale, notamment les salles de commande".
Les militants de Greenpeace sont pour leur part satisfaits par la démonstration :
De son côté, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a indiqué que cette action n'avait pas eu n'a pas eu d'impact sur la sûreté de l'installation". "Conformément aux procédures, l'ASN a mobilisé son centre national de crise à 7H15", a-t-on indiqué dans un communiqué. "Selon l'exploitant EDF, les personnes sont restées à l'extérieur du bâtiment réacteur", souligne encore l'ASN.
Immédiatement détectés
Selon l'Intérieur, les militants, "répartis en trois groupes", "ont été immédiatement détectés". Une cinquantaine de gendarmes sont sur place dont 22 du groupe spécialisé dansla protection des installations nucléaires, le peloton spécialisé de protection de la gendarmerie (PSPG), chargé de lutter contre les intrusions et les actes de malveillance.
Selon Isabelle Philippe, chargée de communication de Greenpeace, les militants sont entrés sur le site vers 05H00, et ont déployé une banderole au niveau des réacteurs 1 et 3 où l'on pouvait lire: "Tricastin: accident nucléaire", et "François Hollande: président de la catastrophe?".
A 8H40, sur son site internet, Greenpeace confirme qu'il y a toujours des militants à l'intérieur de la centrale nucléaire. qui a relayé l'information sur son site internet, dès 5H45, a rendu compte de son action dans la centrale avec des photographies et des vidéo prises par les activistes sur place.
Risque terroriste
Jean-Vincent Placé, chef de file des sénateurs écologistes, a estimé cette intrusion met au jour un "risque terroriste". "Je salue leur action citoyenne, je pense que c'est extrêmement important d'alerter les Françaises et les Français", a-t-il déclaré sur Europe 1, ajoutant : "on rentre quelque part dans ces centrales extrêmement dangereuses un peu comme dans une passoire", alors que les autorités assurent que ces installations sont "extrêmement sûres" et qu'il n'y a "pas de problème". "On n'a jamais testé le risque terroriste", a-t-il souligné, jugeant qu'"il y a un risque de ce type-là", a fortiori dans "une des plus vieilles centrales de France (...) qu'il faut à terme fermer".
Face à cette "démonstration qu'il y a un problème", quelle est la réaction des autorités? "C'est de dire qu'ils ne sont pas arrivés dans les endroits vitaux", a-t-il encore déploré.
"Bien sûr, ils ne sont pas allés chercher à mettre la tête dans le coeur du réacteur, ils sont très responsables", a conclu l'élu EELV de l'Essonne.
Cadarache déjà visé
Le 5 décembre 2011, les militants de Greenpeace s'en étaient pris au centre de recherche nucléaire de Cadarache dans les Bouches-du-Rhône. Une action commando avait été menée sur le CEA et trois sites nucléaires pour dénoncer les fragilités et les failles de sécurité des sites nucléaires en France.le CEA de Cadarache, qui emploie 4100 personnes se situe à proximité du projet de réacteur ITER.