Un homme de 25 ans est mort criblé de balles lundi soir à Marseille, au coeur du quartier de l'Estaque, au lendemain d'une rixe mortelle à deux pas du Vieux-Port, une succession de faits divers qui intervient un an après la mise en place d'un comité interministériel pour endiguer la violence.
Les faits se sont déroulés vers 22h dans les quartiers nord à l'Estaque à l'extrémité du port de plaisance et non loin de l'espace Mistral, un lieu de concerts et de loisirs fréquenté par de nombreuses familles ainsi que des touristes. Le jeune homme, connu des services de police et domicilié dans le 16e arrondissement, se trouvait au volant d'une Audi quand il a été pris pour cible par deux hommes en scooter qui ont fait feu à une dizaine de reprises avec un pistolet 9 mm. Il a terminé sa course sur le trottoir et a tenté de fuir ses agresseurs avant de s'écrouler à terre, a-t-on expliqué de source proche de l'enquête, soulignant que "les tueurs avaient fait preuve d'une certaine technicité".
Le 13e règlement de compte en 2013 à Marseille
La famille et des proches de la victime étaient présents sur les lieux du drame, dans une ambiance tendue. Un important périmètre de sécurité était mis en place par la police, alors que les journalistes étaient tenus à distance, a constaté un photographe de l'AFP. L'enquête a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire, déjà saisie de plusieurs affaires de ce type. Il s'agit du 13e règlement de comptes mortel recensé dans la ville et sa région depuis début 2013 après une année 2012 particulièrement sanglante (24 morts dans les Bouches-du-Rhône), un chiffre auquel il faut rajouter dix blessés dans neuf tentatives.
Quid de la sécurité ?
La semaine dernière, lors d'un nouveau déplacement à Marseille, Manuel Valls avait assuré que le travail d'enquête sur les réseaux de drogue, "un travail de longue haleine", était "en train de payer". Dans la foulée du comité interministériel du 6 septembre 2012 consacré à la deuxième ville de France, deux Zones de sécurité prioritaires (ZSP) ont été créées, au nord (3e, 13e, 14e, 15e et 16e arrondissements) et au sud (9e, 10e, 11e). Une mise en place qui s'est accompagnée de l'arrivée de 230 policiers et gendarmes et de trois unités de forces mobiles permanentes. Mais la récente succession de faits divers tragiques, avec notamment la mort de Jérémie Labrousse, un étudiant égorgé le 9 août dans le centre-ville, a relancé le débat sur la nécessité de nouveaux renforts policiers et la mise en zone de sécurité prioritaire de l'ensemble de la ville, réclamée par plusieurs élus.Ci-dessous le reportage de Virginie Danger, Michel Partage et Martine Morand.