Les politiques réunis aujourd'hui autour des préfets de police et de région pour tenter de traiter ensemble le problème du trafic de drogue à Marseille, n'ont pas calmé leurs luttes intestines.
Après le 15e règlement de comptes cette semaine à Marseille, Manuel Valls avait réclamé une table ronde réunissant les élus de tous bords politiques pour élaborer un pacte national contre le trafic de drogue dans la deuxième ville de France.
Malgré les recommandations du président de la République de passer outre les querelles politiques, ces derniers n'ont pu s'empêcher de se lancer quelques phrases assassines.
Le maire de secteur et candidat à la primaire socialiste pour les municipales Patrick Menucci, a déploré la présence de Jean-Noël Guérini, le président du Conseil Général, en raison de sa mise en examen dans des affaires de marchés publics présumés frauduleux. "Nous sommes dans une réunion qui a pour objectif de lutter contre le grand banditisme
et le trafic de drogue", a-t-il dit. "Et je viens de m'apercevoir que dans cette réunion figure une personnalité mise en examen pour "association de malfaiteurs" et, d'après le
rapport du juge, "système mafieux". Ce n'est pas un bon signal que nous donnons".
De son côté, Michel Vauzelle, le président du Conseil Régional PACA s'en est pris au maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin.
L'approche des élections municipales pèse donc dans le débat entamé au cours de cette table ronde.
Les élus attendent du concret
"On va voir ce que Manuel Valls, qui n'est pas présent, a à proposer à Marseille, voir si c'est une véritable opération ou une opération de com'", a dit à la presse la député UMP Valérie Boyer. "Je ne voudrais pas être prise en otage des insuffisances du gouvernement, qui a dit que Marseille était une priorité nationale. Je ne veux pas être otage de cette photo de famille, je veux du concret" a-t-elle dit
"On est ensemble, pour proposer des choses concrètes et efficaces. On a certes des divergences, mais sur cette question ne peut-on pas s'entendre?", disait la ministre socialiste Marie-Arlette Carlotti, candidate aux primaires PS pour la municipale.
Pour sa part, la sénatrice-maire de secteur (PS) Samia Ghali rajoutait : "On attend des actes, des réponses concrètes, par exemple en matière d'éducation. J'irai à toutes les réunions mais je ne vois pas qui va décider de quoi aujourd'hui".