L'agence du médicament n'aurait pas réagi assez tôt

Des alertes sur la mauvaise qualité de prothèses PIP auraient été émises dès 2008. L'agence de sécurité du médicament (l'ex-Afssaps) a attendu deux ans pour les retirer du marché. Entre temps plus de 7000 femmes ont reçues ces prothèses défectueuses.

C'est une note interne à l'agence du médicament (l'ex-l'Afssaps) que s'est procurée le site internet Mediapart. Elle date de 2008 et montre des problèmes de rupture avec les prothèses PIP contenant du gel de silicone non conforme. L'agence du médicament n'aurait pas réagi à ses alertes. Elle aurait mis deux ans avant de décider de retirer les prothèses mammaires PIP du marché. Entre temps, plusieurs milliers de femmes se sont fait implantées ce type de prothèse. 

Le patron de l'Agence du médicament dément toute dissimulation

Ce rapport interne aurait été dissimulé au ministre de la Santé de l'époque. Le Professeur Dominique Maraninchi, patron de l'Agence du médicament ANSM, interrogé par l'AFP, "dément toute dissimulation". Selon lui, "le document évoqué a été écrit par un salarié deux mois après la remise du rapport officiel rendu public" le 1er février 2012.


Pour sa part, Mediapart affirme que ce rapport a été rédigé au 1er trimestre 2012, puis saisi lors d'une perquisition au siège de l'Agence du médicament en avril 2012 à la demande de la juge d'instruction Annaïck Le Goff. Selon le site, "la direction de l'agence n'a pas divulgué ce document interne dont elle avait connaissance, mais a diffusé un rapport officiel, remis à Xavier Bertrand en février 2012, expurgé des informations les plus gênantes pour l'Afssaps".

De plus en plus de rupture de prothèses dès 2006


D'après le rapport cité par Mediapart, "l'augmentation des ruptures pour les prothèses PIP est amorcée dès 2006" et "l'Afssaps aurait dû réagir dès 2007 et au plus tard en 2008", alors que la recommandation d'un retrait préventif pour toute les femmes a été annoncé par les autorités sanitaires françaises fin 2011.

Pour  l'ANSM , "ce n'est que deux mois après la remise publique du rapport officiel qu'un salarié de l'ANSM a remis de sa propre initiative à la direction générale une analyse personnelle et rétrospective établie sur la base des mêmes données toxicologiques et de matériovigilance que celles figurant dans le rapport remis au ministre de la Santé d'alors (Xavier Bertrand) le 1er février 2012".
"Il est donc inexact d'alléguer que le rapport officiel rendu public 2 mois plus tôt aurait été expurgé des éléments contenus dans ce document", soutient l'agence.

Vers une mise en examen de l'agence ?

"Une instruction judiciaire étant ouverte sur ce dossier, l'Agence a spontanément remis au juge en charge de l'instruction le document élaboré par son salarié", assure l'ANSM.
Réagissant aux affirmations de Mediapart, Me Philippe Courtois, avocat des victimes PIP,  a estimé que l'agence n'a "rien fait pendant deux ans".

"Avec un tel rapport, la mise en examen de l'agence doit être opérée rapidement. On est exactement dans la même situation que le Mediator",

a-t-il déclaré à l'AFP.


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