Samia Ghali et Patrick Mennucci, qualifiés pour le second tour de la primaire socialiste à Marseille, se sont affrontés mercredi dans un débat houleux, la sénatrice accusant son rival d'être "le candidat de Paris".
Sur l'antenne de France Bleu Provence, Samia Ghali a de nouveau dénoncé "des petits arrangements entre amis", après le ralliement du président de la communauté urbaine, Eugène Caselli, à M. Mennucci, qui doit être annoncé officiellement mercredi.
"Si Eugène l'a rejoint, c'est tout simplement parce que Matignon lui a demandé. Il a eu des coups de fil (...), c'est la distribution des postes", a-t-elle répété. "Comment Patrick Mennucci, celui qui défend la fin du fini-parti, prend celui qui est le plus grand défenseur du fini-parti et du syndicat FO?", a relevé la maire des quartiers Nord. Selon elle, "cela montre bien que ce n'est pas un accord sur un projet pour l'intérêt des Marseillais". "Tu es le candidat de Paris, de Matignon", a encore lancé Samia Ghali à son interlocuteur", ironisant sur son "beau programme en papier fait par des technocrates".
Patrick Mennucci a refusé l'affrontement avec Samia Ghali, comme il peut le faire avec l'UMP ou le Front national. Le député des Bouches-du-Rhône, maire du premier secteur, tente de se placer au-dessus de la mêlée et ne comprend pas "cette façon de vouloir abaisser l'autre (...). Dans la primaire, il faut se respecter", a-t-il insisté.
Côté programme, si les deux adversaires convergent sur les questions de la sécurité et des transports en commun, ils se sont en revanche opposés sur la métropole, ardemment défendue par le député alors que Mme Ghali a voté contre au Sénat, et l'attribution des places de crèche, Patrick Mennucci souhaitant mettre en place une
"commission transparente" pour mettre fin au "clientélisme", une notion qu'a réfutée l'élue. Avant Eugène Caselli, Patrick Mennucci, arrivé deuxième (20,65%) dimanche derrière Samia Ghali (25,25%), a reçu le soutien de la ministre Marie-Arlette Carlotti (19,52%) et du député Henri Jibrayel (3,71%). Le vice-président du conseil général, Christophe Masse (14,29%), a pour sa part annoncé qu'il laissait "le libre choix à (ses) électeurs
de voter en conscience dimanche".