Le conseil de discipline, qui statue depuis mardi sur le sort de six policiers de l'ex-BAC Nord de Marseille, a décidé de rétrograder un brigadier au lendemain de deux mesures de révocation et d'une suspension.
Le brigadier de 36 ans redevient donc un simple gardien de la paix. Il était soupçonné d'avoir négligé la saisie d'une plaquette de cannabis et d'avoir blanchi de l'argent. Mais, l'argent provenait en fait de la vente de sa maison, avait-il démontré au cours de l'enquête, et non d'un racket de dealers. Les syndicats Alliance et Unité SGP-Police FO, qui siègent habituellement aux côtés des cadres de l'administration dans cette instance paritaire chargée de se prononcer sur des fautes déontologiques, ont de nouveau boycotté les travaux. Ils réclamaient le renvoi de la réunion dans l'attente des conclusions judiciaires, eu égard, selon eux, aux manquements de l'enquête de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), mais ils n'ont pas obtenu gain de cause. Âgés de 34 à 52 ans, ces "ripoux" présumés avaient été mis en examen en octobre 2012 pour vol et extorsion en bande organisée aux dépens de dealers et écroués pendant deux mois et demi.
Le conseil de discipline doit encore examiner mercredi le cas de deux autres brigadiers. Mardi, il avait voté des sanctions lourdes à l'encontre des trois gardiens de la paix entendus. Parmi les deux policiers concernés par la mesure de révocation, l'un est accusé d'avoir dérobé une vingtaine de barrettes de cannabis, retrouvées à son domicile. L'autre a reconnu avoir trouvé une sacoche contenant 540 euros et gardé l'argent "sans pouvoir expliquer son geste". Le troisième "baqueux" a échappé à la révocation, mais se retrouve sous le coup d'une mesure de 24 mois de suspension, dont 12 avec sursis, ce qui signifie qu'il
ne pourra pas réintégrer la police pendant une durée d'un an.
Le vote du conseil de discipline doit ensuite être entériné par la Direction des ressources et compétences de la police nationale (DRCPN), à Paris, qui décide en
dernier ressort, confirmant cependant presque toujours l'avis du conseil. Chaque fonctionnaire, une fois que la sanction lui aura été notifiée, aura la
possibilité d'introduire un recours.