A Paris, l'idée d'une société d'économie mixte a été évoquée entre élus et ministre des transports; à Marseille, le conseil de surveillance de la compagnie maritime se réunit. Les actionnaires doivent valider certains des engagements du gouvernement. Notamment l'achat de quatre navires.
La solution de la création d'une société d'économie mixte a été proposée par le président du conseil exécutif de Corse, Paul Giacobbi au cours d'une réunion au ministère des transports. Elus locaux et le ministre se retrouvaient pour tenter d'envisager une solution viable pour l'avenir de la compagnie maritime.
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Au cours de cet entretien, certains élus ont manifesté leur volonté de s'engager auprès de la SNCM, mais dans la mesure où "la loi interdit à une collectivité territoriale d'être actionnaire d'une société privée", "ces solutions ne sont ni légales ni possibles, donc il faudra bien discuter d'une SEM", a ajouté M. Giacobbi.
Le président (PS) du conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, a effectivement indiqué avoir proposé que son département "entre au conseil de surveillance et pourquoi pas demain au capital" de la SNCM dont une recomposition de l'actionnariat est à l'ordre du jour. Il a réclamé que l'Etat "assume la pérennité de la SNCM", une pérennité qui passe selon lui par le renouvellement de la flotte, un point sur lequel le gouvernement s'est engagé le 8 janvier après une semaine de grève des salariés de la compagnie
maritime.
Egalement présent à la réunion, le candidat socialiste à la mairie de Marseille, Patrick Mennucci, a fait savoir de son côté que "la ville de Marseille et le Conseil Général ne seraient pas opposés à une entrée symbolique et gratuite dans le capital" de la SNCM, insistant bien sur le caractère "symbolique" d'une telle présence des collectivités territoriales qui n'ont "pas les moyens financiers de rentrer dans une affaire comme celle-là". De plus, "chacun s'est exprimé pour exiger que Veolia prenne enfin ses responsabilités", a-t-il affirmé.
Anciennement publique, la SNCM est actuellement détenue à 66% par Transdev (coentreprise de la Caisse des dépôts et de Veolia Environnement), 25% par l'Etat et 9% par les salariés. Face aux difficultés de la compagnie, Veolia souhaiterait sortir de l'affaire et serait même favorable à un dépôt de bilan de la SNCM.
Un conseil de surveillance est prévu dans l'après-midi, au cours duquel les actionnaires doivent valider une partie des engagements du gouvernement. Les syndicats de salariés en attendent notamment des précisions sur le lancement du plan de redressement, validé par les actionnaires et les salariés, qui prévoit la suppression de 500 emplois sur deux ans, l'augmentation du temps de travail et un renouvellement de la flotte avec la commande de quatre bateaux, pour une meilleure productivité.