Licencié pour avoir refusé d'effectuer des coupures d'eau consécutives à des factures impayées, il avait été licencié en avril 2013. Licenciement qu'il a contesté devant le conseil des prud'hommes d'Avignon ce jeudi. Le jugement sera rendu le 22 mai.
Marc Fazio, âgé de 49 ans, a reçu de Veolia, son employeur depuis 1994, une lettre de licenciement datée du 4 avril 2013, pour "insubordination et désorganisation du service" à la suite de son refus d'effectuer depuis 2009 les coupures d'eau consécutives à des impayés. A partir de 2005, cette tâche incombait aux sept salariés chargés des interventions techniques, après une réorganisation des services.
"Au début, on avait quand même une liberté d'appréciation sur place et des négociations possibles avec les clients dans l'incapacité de régler", a raconté, en marge du procès, Marc Fazio à une correspondante de l'AFP. Il incitait alors les clients à solliciter un échéancier auprès du service de recouvrement de Veolia eau, ou une prise en charge par les services sociaux.
Après ils me mettaient la pression en disant que je n'étais pas là pour faire du social mais pour obéir aux ordres. Je demandais régulièrement à changer de service, j'étais contre ça. Je préférais dialoguer avec les clients plutôt que de les couper",
En 2009, il arrête car, psychologiquement, humainement, il n'y arrive plus", a plaidé son avocat, Me Jean-Baptiste Tabin, qui juge "la sanction disproportionnée".
"Il y avait tout un tas de possibilités pour éviter le licenciement et je pense que Veolia l'a licencié pour montrer l'exemple. On ne dit pas non à Veolia", a-t-il estimé.
Cette version est contestée par l'entreprise.
Selon Veolia, Marc Fazio avait cessé radicalement le recouvrement des impayés après le refus de la direction d'accorder aux sept employés de son service une prime mensuelle de 300 euros, et avait rejeté une revalorisation salariale de 60 euros.
Il ne se présentait pas comme un Robin des Bois. Dans tous les échanges de correspondances, il n'est pas question des usagers, il est question des 300 euros que réclamait Marc Fazio
a déclaré de son côté Me Christian Delplancke, l'avocat de Veolia.
"La société a été extrêmement patiente, et rappelle année après année à M. Fazio qu'il faut faire les coupures", a-t-il poursuivi, soulignant que Veolia refusait sa réintégration.
M. Fazio a demandé, si son licenciement était confirmé, 360.000 euros, somme correspondant aux salaires qu'il aurait dû percevoir jusqu'à sa retraite en tant que salarié
de Veolia.