Lambesc fut la commune de France du XXe siècle la plus gravement touchée par un tremblement de terre, avec une quarantaine de personnes tuées. De nouvelles secousses de magnitude 6 provoqueraient aujourd'hui des dégâts considérables en raison de la forte urbanisation dans cette même zone.
Très rurale en 1909, la région de Lambesc s'est fortement développée depuis un siècle, et les conséquences humaines et matérielles d'un nouveau tremblement de terre de magnitude 6 seraient d'une ampleur bien différente. Une équipe scientifique de Grenoble a élaboré un modèle de simulation pour évaluer les dégâts matériels causés par des secousses sismiques équivalentes à celles de 1909.
Si un tel séisme se produisait de nos jours, 370 bâtiments subiraient des dégâts importants, une dizaine seraient complètement détruits et plus de 15.000 seraient endommagés, selon l' étude menée par l'Institut des Sciences dela Terre de l'Université de Grenoble.
"On ne sait pas calculer le nombre de victimes, mais on aurait beaucoup plus de dommages"
a déclaré Philippe Guéguen, un des auteurs de l'étude publiée vendredi par la revue américaine Seismological Research Letters.
"Ce qui est intéressant, c'est que le séisme de Lambesc est à peu près similaire au séisme de l'Aquila en 2009, en Italie, où le nombre de bâtiments endommagés est comparable à ce qu'on prédit si le séisme de Lambesc se produisait maintenant", a-t-il poursuivi. Le tremblement de terre de l'Aquila avait entraîné la mort de quelque 300 personnes.
L'équipe a vérifié la solidité de son modèle à Nice, une autre ville française parmi les plus exposées au risque sismique et qui avait elle aussi déjà effectué des évaluations de vulnérabilité.
"On est en train de le tester à Strasbourg", a indiqué Philippe Guéguen.
Le principe de la méthode pourrait être appliqué dans d'autres pays, à condition de bâtir un modèle qui prenne en compte les données de construction propres à ce pays. Des tests doivent d'ailleurs être réalisés en Amérique latine.