Un vaste réseau de braconnage de chamois démantelé dans les Alpes du sud

Neuf personnes ont été interpellées dans les Alpes-de-Haute-Provence et dans les Hautes-Alpes, après dix mois d'enquête. Ces personnes sont soupçonnées d'avoir organisé un vaste trafic de braconnage, principalement de chamois, dont le préjudice est estimé à 60 000 euros.

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Après 10 mois d'enquête judiciaire, un important réseau de braconnage a été démantelé dans les Hautes-Alpes et les Alpes de Haute-Provence. Au moins neuf personnes âgées entre 19 et 38 ans ont déjà été interpellées à Sisteron, La Javie, Forcalquier et dans la Vallée de l'Ubaye Alpes-de-Haute-Provence mais aussi sur le secteur d'Embrun (Hautes-Alpes) dans le cadre de plusieurs trafics de viande sauvage présumés.

150 animaux, essentiellement des chamois

Selon l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS), le préjudice de ce trafic démantelé et calculé sur les trois dernières années est estimé à 60.000 euros. Au moins 150 animaux, essentiellement des chamois, ont été abattus illégalement. Au total, dix sociétés de chasse ont déposé plainte pour "chasse en période prohibée et non réglementée".

Deux chasseurs déjà condamnés

Selon la gendarmerie, sept personnes mises en cause seront prochainement jugées devant le tribunal correctionnel de Digne-les-Bains. Deux chasseurs âgés de 25 et 26 ans ont déjà été condamnés à 2 mois de prison avec sursis et 1.500 euros de dommages et intérêts pour les sociétés de chasse. Lors des investigations et des opérations de surveillance menées conjointement depuis juillet 2013 par la gendarmerie et l'ONCFS, une trentaine d'armes, équipées de silencieux et lunettes de visée, ont été saisies ainsi qu'une trentaine de "trophées", têtes et cornes d'animaux sauvages.

Une salle d'abattage

"A Embrun, les gendarmes ont par exemple découvert chez deux chasseurs un registre démontrant l'étendue du trafic", indique le Major Michel Igoa, commandant en second de la compagnie de Barcelonnette (Alpes-de-Haute-Provence).

Lors des perquisitions menées dans les vallées de l'Ubaye et de la Blanche, nous avons pu constater que les chasseurs n'ont pas hésité à transformer une pièce d'habitation en salle d'abattage"


poursuit le major Higoa, expliquant "que ces braconniers avaient un réel sentiment d'impunité" avant d'ajouter "les sociétés de chasse et les chasseurs honnêtes sont pour leur part conscients de l'importance des dégâts sur le gibier occasionné par ces actes de braconnage". "Ce qui est significatif dans cette affaire, c'est le nombre d'animaux tués et le nombre de personnes poursuivies en justice. Les investigations ont été menées en parfaite synergie avec l'ONCFS, chacun apportant ses compétences techniques et juridiques", a souligné le colonel Christophe Brochier, commandant le groupement de gendarmerie des Alpes-de-Haute-Provence.
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