La finale du Top 14 entre le champion d'Europe le RCToulon et le champion de France Castres, revanche de celle de l'an dernier, s'annonce comme un combat titanesque où de nombreux duels d'homme à homme pourraient s'avérer décisifs, au Stade de France (21h00).
Savourer :
"Surtout ne rien changer" a été le leitmotiv des Castrais lors de ces 2 semaines de préparation pour la finale."Je crois que les garçons ont des repères et les bousculer ne servirait qu'à créer du stress", soulignait l'entraîneur des arrières David Darricarrère. Interrogé sur le programme de la dernière soirée, l'ouvreur Rémi Tales a expliqué que ce serait "comme pour un match normal":
"On va dîner entre nous, jouer aux cartes, essayer de rester tranquille et de profiter de ces moments-là. L'année dernière, tout est passé très vite, là on va encore plus savourer".
Champions normaux :
Champions de France en titre, les Castrais ne manquent pas de rappeler qu'ils n'en ont pas moins gardé les pieds sur terre.Le centre Romain Cabannes explique qu'il a ainsi encore les yeux écarquillés de se retrouver de nouveau en finale.
"On est venu ensemble en taxi (au Stade de France pour la conférence de presse vendredi) et on se faisait la réflexion: on s'est surpris un peu nous-mêmes. Il y a un an presque jour pour jour, on était au même endroit, on ne pensait pas y arriver. On est très fier. On se voit comme des outsiders, ce n'est pas une fausse humilité, on le pense vraiment. Les gens s'identifient beaucoup à nous à Castres, mais nous aussi on ressemble beaucoup aux gens. Cet état d'esprit, il est naturel. Quand tu fais les courses, que tu vas chez les coiffeur, que tu amènes ta petite à l'école, tu croises tout le monde. A Castres, le huis clos n'existe pas."
Peur :
Le troisième ligne de Toulon Steffon Armitage a confié que la crainte de subir les colères légendaires du manager Bernard Laporte avait incité le groupe toulonnais à se ressaisir. "Au début de saison, ça n'avait pas très bien commencé, rappelle l'Anglais. On était même septième à un moment, on s'est bien parlé entre nous et on s'est dit qu'il était temps de faire quelque chose car sinon Bernard allait nous gueuler dessus tous les jours. A un moment, je rentrais à la maison et j'avais l'impression que Bernard était encore en train de me crier dessus. Heureusement, après Noël ça a changé et on a tous tiré dans la même direction."
Macho ?
Interrogé sur sa recette de la récupération, Steffon Armitage a rendu hommage à son épouse, à sa manière. "Mon secret, c'est ma femme. Je rentre à la maison, on ne parle pas de rugby, on promène le chien, tranquille. J'ai même pas besoin de bouger du canapé, j'ai tout: les boissons, la nourriture", s'est-il enthousiasmé.Sauf qu'en raison du déplacement de Coupe d'Europe à Cardiff, suivi de celui au Stade de France, le joueur est absent du domicile conjugal depuis 2 semaines.
De quoi s'inquiéter ? "Non, là je peux m'allonger comme je veux dans mon lit, en étoile si je veux", a-t-il souri.
Et à un journaliste lui faisant remarquer qu'il lui restait son frère Delon pour reconstituer un environnement familial en déplacement, Steffon Armitage a rétorqué: "Mais je ne fais pas de câlins à mon frère !"
Wilkomania :
L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a affiché son souhait de voir Toulon gagner la finale du Top 14 pour offrir un dernier titre "mérité" à Jonny Wilkinson.Le sénateur (UMP) de la Vienne et codirigeant de l'UMP par interim a relayé un tweet du quotidien local Var-Matin qui présentait le début d'entraînement de Wilkinson avec ce commentaire : "Pour son dernier match, il mériterait la victoire !".
“@Var_Matin: Jonny Wilkinson commence son échauffement au Stade de France #RCTCO http:/ " Pour son dernier match il mériterait la victoire!
— Jean-Pierre Raffarin (@jpraffarin) 30 Mai 2014
Parisiens :
Les Toulonnais n'ont pas tenu le traditionnel entraînement du capitaine du veille de match au Stade de France de Saint-Denis, mais au stade Jean-Bouin, dans le XVIe arrondissement de Paris, que le Stade Français avait mis à leur disposition.Seul Jonny Wilkinson s'est rendu à Saint-Denis où il s'est entraîné durant un peu plus de 30 minutes en début d'après-midi, après avoir satisfait aux obligations médiatiques imposées par son rôle de capitaine.