La cour d'assises des Bouches-du-Rhône juge une femme pour le viol de sa fillette de 3 ans, commis selon elle pour satisfaire son amant, lui aussi accusé d'avoir violé l'enfant. Tous deux encourent 20 ans de réclusion criminelle.
Ce mercredi doit comparaître devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône, une femme de 31 ans, pour le viol de sa fillette de 3 ans, des faits commis selon elle pour satisfaire son amant, lui aussi accusé d'avoir violé l'enfant.
En avril 2012, le père de la fillette avait alerté la police, accusant sa compagne (la mère de l'enfant) de maltraitances sexuelles. Constatant depuis environ trois semaines que sa fille, alors âgée de 3 ans, manifestait de la crainte vis-à-vis de sa mère, il avait effectué des enregistrements dans son appartement lorsqu'il était absent, à l'insu de sa compagne.
Selon l'accusation, l'un de ces enregistrements permettait d'entendre, pendant une vingtaine de minutes, l'enfant pleurer et supplier sa mère d'arrêter ce qu'elle faisait, et des conversations suggérant une relation sexuelle, notamment avec un sex-toy, entre la fillette et sa mère.
Lors d'une audition, l'enfant accusait sa mère de lui faire mal avec ce qu'elle décrivait comme ses "jouets" (en réalité des sex-toys) et décrivait des scènes de sexe oral qui lui était imposées.
La mère, aujourd'hui âgée de 31 ans, reconnaissait les faits pendant sa garde à vue, évoquant deux pénétrations anales et des agressions sexuelles, commis selon elle parce qu'elle souffrait du manque d'affection de son compagnon.
La piste d'un amant
Mais l'analyse de son ordinateur a mené les enquêteurs sur une autre piste, avec la trace d'une conversation électronique entre la jeune femme et un collègue de son mari, durant laquelle ils évoquaient directement, toujours selon l'accusation, des actes sexuels commis sur la fillette.A nouveau auditionnée, la mère avait reconnu que le jeune homme, aujourd'hui âgé de 32 ans, était son amant. Assurant vouloir tout faire pour le satisfaire, elle avait alors expliqué avoir à plusieurs reprises eu des relations sexuelles avec sa fille et lui, et avoir également fait des photographies pornographiques de sa fille pour les lui envoyer.
La jeune femme accusait également son amant de lui avoir fourni un anxiolytique pour empêcher la fillette de se débattre ou de crier, selon l'accusation.
De son côté, le jeune homme (condamné à de multiples reprises, notamment pour corruption de mineur, vol aggravé ou séquestration) a nié les faits qui lui étaient reprochés, assurant notamment que la conversation électronique retrouvée sur l'ordinateur de sa maîtresse ne relevait que de fantasmes qu'il n'avait jamais réalisés.
Poursuivis pour viols et atteintes sexuelles sur mineur de 15 en réunion (avec la circonstance aggravante que les faits ont été commis par un ascendant dans le cas de la mère), ils encourent tous les deux 20 ans de réclusion criminelle.