A l'issue d'une nouvelle réunion sur l'avenir de la SNCM, lundi à Marseille à la demande de l'intersyndicale et de la CGT du port, les parlementaires de gauche et UMP ont exprimé leur "préoccupation" et demandé un rendez-vous à Manuel Valls.
"Nos informations laissent à penser qu'après fin février, la trésorerie de l'entreprise ne sera pas en capacité d'en assurer le financement" durant les six mois de la période d'observation décidée par le tribunal de commerce lors du placement de la SNCM en redressement judiciaire, écrivent, dans une lettre au Premier ministre, Manuel Valls, cinq parlementaires ayant participé à la réunion.
"Nous n'accepterons pas silencieusement la catastrophe qui s'annonce", écrivent les députés Patrick Mennucci (PS), Dominique Tian (UMP), Henri Jibrayel (PS) et Gaby Charroux (PCF) ainsi que la sénatrice Samia Ghali (PS),qui ont pris part à la réunion. Faisant part de leur "préoccupation devant la passivité des actionnaires", ils demandent que ces derniers, notamment la Caisse des dépôts et consignation, "assument pleinement leur responsabilité de financement de la période d'observation".
Les élus ont formellement demandé un rendez-vous auprès du Premier ministre avec les responsables de la Caisse des dépôt et un autre avec les présidents de Veolia et Transdev, les deux autres actionnaires de la SNCM (66%) avec l'Etat (25%) et les salariés (9%).
Outre les parlementaires, les syndicats participaient à cette réunion en préfecture, de même que la direction de l'entreprise, les représentants du monde économique, des collectivités locales.
Nous défenderons notre outil de travail jusqu'au bout
"L'Etat doit jouer son rôle d'actionnaire principal pour garantir la poursuite de l'activité. Ce n'est que dans ce cadre-là qu'on pourra trouver un véritable repreneur industriel, et non pas en expliquant que l'entreprise va fermer ses portes dans deux mois. Pour l'instant, seuls des vautours sont intéressés par les navires ou des morceaux de la SNCM", avait affirmé le responsable CGT des marins SNCM, Frédéric Alpozzo, avant cette rencontre.
"Si le comportement des patrons-voyous l'emporte alors que la justice est de notre côté, les salariés feront ce qu'ils auront à faire: ils occuperont légitimement leur outil de travail et le défendront jusqu'au bout, pour qu'une autre solution soit trouvée", a-t-il également mis en garde.