Crash A320: un des pilotes n'était pas dans le cockpit

Juste avant l'arrivée des familles sur le site du crash aujourd'hui, la boîte noire révèle qu'un des pilotes n'était pas dans le cockpit. 

L'un des deux pilotes de l'Airbus A320 de Germanwings qui s'est écrasé mardi dans les Alpes-de-Haute-Provence, a quitté le cockpit qu'il n'a pu regagner pendant la chute de l'appareil, révèle sa boîte noire, alors que les familles des 150 victimes sont attendues jeudi sur le site.

Ces informations émanant d'une source proche de l'enquête ayant eu connaissance de la teneur des enregistrements de la boîte noire, confirment celle initialement dévoilée par le New York Times. Elles marquent une nette accélération de l'enquête après l'accident qui a suscité une émotion considérable dans toute l'Europe.

"Au début du vol, on entend l'équipage parler normalement, puis on entend le bruit d'un des sièges qui recule, une porte qui s'ouvre et se referme, des bruits indiquant qu'on retape à la porte et il n'y a plus de conversation à ce moment-là jusqu'au crash", a indiqué la source proche de l'enquête. Ces détails proviennent de l'audition par les enquêteurs de la boîte noire enregistrant les sons dans le cockpit. Le cockpit voice recorder (CVR) a été retrouvé mardi quelques heures après l'accident. Les deux pilotes s'exprimaient en allemand. Et, à la fin du vol, les alarmes indiquant la proximité du sol retentissent, a rapporté cette même source qui n'était pas en mesure de dire si c'était le commandant de bord ou le copilote qui avait quitté la cabine de pilotage. 

Germanwings a fait savoir dans un communiqué qu'elle n'avait pas eu confirmation de ces informations de la part "des autorités compétentes". Sa compagnie-mère, Lufthansa, a indiqué jeudi que le copilote de l'Airbus avait été engagé "en septembre 2013" et comptait 630 heures de vol. Sa nationalité n'est pas connue avec précision, a indiqué, dans la nuit de mercredi à jeudi, une source proche de l'enquête. "Nous allons tout mettre en oeuvre pour obtenir davantage d'informations et nous ne participerons pas aux spéculations", a déclaré de son côté Germanwings. Le commandant de bord avait quant à lui plus de 10 ans d'expérience et plus de 6.000 heures de vol sur des appareils Airbus, selon Germanwings.

Reprise des opérations de recherche

L'hélitreuillage des premiers corps ou restes des 144 passagers et 6 membres d'équipage de l'Airbus, devait se poursuivre jeudi sur les lieux du drame où les opérations (impliquant médecin légistes et gendarmes spécialisés dans l'intervention ne montagne) ont repris vers 7H45, selon la gendarmerie.

Sur le lieu de l'accident, à 1.500 mètres d'altitude dans une zone difficile d'accès, plus de 300 gendarmes, 280 policiers, une centaine de sapeurs-pompiers, 70 chasseurs alpins venus de Gap, ainsi qu'une dizaine de médecins-légistes, sont mobilisés pour les opérations de recherche et d'enquête.

L'identification des corps prendra "des jours et même des semaines", a prévenu le procureur de la République à Marseille. Interpol a envoyé une équipe de spécialistes, pour aider à cette tâche.

Les familles des victimes attendues à Marseille puis dans les Hautes-Alpes 

Des familles doivent arriver à l'aéroport de Marseille-Marignane avec un vol spécial Lufthansa vers 10 heures jeudi matin, a précisé le porte parole de l'ambassade allemande à Paris. Elles doivent être reçues par un représentant du ministère des affaires étrangères avant de rejoindre les Alpes de Hautes Provence.

Deux autocars en provenance d'Espagne sont aussi attendus. Mercredi, les dirigeants français, allemand et espagnol François Hollande, Angela Merkel et Mariano Rajoy se sont recueillis sur le lieu de la catastrophe.

Les familles doivent ensuite être accueillies dans la journée dans les chapelles ardentes dressées dans deux localités proches du lieu de l'accident, Seyne-les-Alpes et Le Vernet. Au moins deux grandes tentes en plastique blanc, totalement opaques et closes, ont été "montées dans la nuit", selon les gendarmes, pour "préserver l'intimité" des familles, devant la chapelle ardente de Seyne-les-Alpes.

L'Allemagne et l'Espagne qui ont mis leurs drapeaux en berne mercredi sont les deux pays les plus touchés par le drame, avec respectivement 72 et 51 victimes. Au nord-ouest de l'Allemagne, à Haltern, des roses et des bougies jonchaient les marches de l'établissement scolaire où étaient scolarisés 16 adolescents qui ont disparu dans l'accident.

Mercredi soir, plusieurs minutes de silence ont été observées avant des matchs de football du Bayern Munich, du Real Madrid et d'un match amical Allemagne-Australie à Kaiserslautern.

Aucune hypothèse privilégiée

Sur l'explication du drame, "à ce stade, on ne ferme aucune hypothèse", avait dit mercredi le directeur du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) Rémi Jouty, précisant toutefois que l'avion n'avait pas explosé en vol, mais avait bien "volé jusqu'au bout" avant de se désintégrer en milliers de morceaux contre la montagne.

Jeudi matin, au café sur la petite place du centre ville de Seyne-les-Alpes, le crash est au coeur des conversations. Un habitant qui souhaite rester anonyme échafaude une hypothèse : "le pilote a peut-être eu un malaise, c'est pour ça qu'il n'a pas rouvert la porte..."

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait indiqué mercredi que l'hypothèse terroriste n'était "pas privilégiée".
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