Crash de la Germanwings : retour sur un "suicide-homicide" qui a fait 150 victimes

Le 24 mars 2015, à 10h41 un avion de la compagnie Germanwings s'écrase dans le massif des Trois-Evêchés, dans les Alpes-de-Haute-Provence. 144 passagers et six membres du personnel meurent dans le crash.

Il y a neuf ans jour pour jour, le co-pilote d'un vol Barcelone-Düsseldorf de la Germanwings, se suicidait, en dirigeant son avion vers une montagne des Alpes-de-Haute-Provence, au Vernet. 150 personnes sont mortes. L'enquête a montré que le co-pilote, Andreas Lubitz, avait volontairement dirigé l'appareil contre la montagne. 

Les boîtes noires, témoins du crime

Le bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) a pu révéler les dernières minutes du vol, grâce à l'exploitation des boîtes noires.  

À 10 heures, c'est le décollage. Le copilote Andreas Lubitz est "pilote en fonction", c'est lui qui est aux commandes.  

À 10h27, l'avion atteint son altitude de croisière, 38 000 pieds, 11 500 mètres. A ce moment, l'équipage est encore en contact avec le centre de contrôle de Marseille. 

À 10h30, c'est la dernière communication de l'équipage avec le contrôle aérien. Elle est effectuée par le commandant de bord. Il annonce au copilote qu'il quitte le poste de pilotage et lui demande de prendre en charge les communications radiophoniques. 

Des bruits de porte du poste de pilotage sont enregistrés. Ouverture, fermeture. Le copilote se retrouve seul au poste de pilotage.  

Vingt secondes plus tard, l'altitude sélectionnée au panneau de commande du pilote automatique passe de 38 000 pieds à 100 pieds. En une seconde. Une seconde plus tard, le pilote automatique passe en mode de descente. L'avion entame sa descente, les régimes des deux moteurs diminuent. 

À 10h33, le contrôle aérien demande à l'équipage à quel niveau de croisière il a été autorisé. Aucune réponse de la part du copilote. Dans les trente secondes suivantes, le contrôleur tente à nouveau de le contacter à deux reprises, en vain. 

De 10h35 à 10h37, des bruits similaires à une personne tapant à la porte du poste de pilotage sont enregistrés à six reprises. Des voix lointaines sont entendues à plusieurs reprises. Une voix demande d'ouvrir la porte. 

À 10h39, des bruits similaires à des coups violents portés sur la porte du cockpit sont enregistrés à cinq reprises. Le centre de contrôle de Marseille tente toujours de contacter l'équipage, en vain. 

L'équipage d'un autre appareil tente de contacter l'avion, sans réponse. 

À 10h40, l'alarme sonore "Terrain, Terrain, Pull Up, Pull Up" de l'avertisseur de proximité du sol (GPWS) se déclenche. Elle restera active jusqu'à la fin du vol. 

Une seconde alarme, de type "Master Caution", est enregistrée. Puis une troisième, de type "Master Warning", l'alarme principale. Il est 9h41. 

A 10h41 et 6 secondes, l'enregistrement s'arrête. C'est le crash. "La violence de la collision avec le relief a entraîné le décès instantané de tous les occupants de l'avion", indique le BEA. 

Un "bruit de respiration" a été enregistré sur la boîte noire jusqu'à quelques secondes avant la fin du vol. Selon le rapport, "une action sur le mini-manche de droite, insuffisante pour provoquer la déconnexion du pilote automatique, est enregistrée durant environ 30 secondes, 1 minute et 33 secondes avant l'impact". 

L'enquête se conclut par un non-lieu

En 2022, sept ans après le drame, les trois juges du Pôle accidents collectifs du tribunal judiciaire de Marseille clôturaient l'enquête par un non-lieu. "L’acte d’Andréas Lubitz n’était pas prévisible", disent-ils. Nul n'avait eu connaissance de "l'intention suicidaire" qui l'animait. En ce sens, il n'y a pas eu "d'homicides involontaires", de la part des proches du co-pilote de ses collègues de travail, des médecins consultés par Andreas Lubitz à titre professionnel ou privé, ainsi que les dirigeants de la Germanwings (devenue Eurowings) et du groupe Lufthansa, détentrice de Germanwings. 

Selon les magistrats, le crash était dû "à un acte illicite, volontaire et délibéré" d’Andreas Lubitz, indifférent aux coups assénés par le commandant de bord sur la porte verrouillée du cockpit. "La préméditation de ce geste suicidaire est incontestable". 

L'ancienne petite-amie du pilote avait expliqué aux médias allemands qu'Andreas Lubitz lui avait déclaré : "un jour, je vais faire quelque chose qui va changer tout le système, et tout le monde connaîtra mon nom et s'en souviendra". 

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