Crash de la Germanwings : l'histoire d'un "suicide-homicide" qui a fait 150 victimes

Après deux ans d’absence en raison de la pandémie, les familles des victimes du crash de l’A320 de Germanwings ont pu se recueillir sur le site dans les Alpes-de-Haute-Provence, sept ans après le drame. Retour sur les dernières minutes qui ont précédé le crash.

L'heure est au recueillement pour les familles des victimes du crash de l’A320 de Germanwings.180 personnes sont attendues sur place ce jeudi, au Vernet. Une commémoration importante, la première depuis la pandémie de Covid-19. 

Plusieurs temps forts ont été prévus pour cette journée, notamment un dépôt de gerbe des autorités au cimetière du Vernet.

Les familles se sont ensuite retrouvées devant la stèle érigée le lendemain du crash. C’est ici que les chefs d’État, François Hollande et Angela Merkel et l’espagnol Mariano Rajoy s’étaient recueillis le 25 mars 2015.

À 9h41, heure à laquelle l’avion s’est écrasé dans le massif des Trois-Évêchés, une minute de silence a été observée en souvenir des 149 victimes. 

Le nom de chacune des victimes a été lu à haute voix avant de se rendre sur le lieu du crash, col de Mariaud sur la commune de Prads-Haute-Bléone, pour un moment de recueillement.

Dernières minutes avant le crash

Le 24 mars 2015, un A320 de la Germanwings qui ralliait Barcelone à Düsseldorf s'est écrasé dans les Alpes-de-Haute-Provence. Aucune des 150 personnes à bord, 144 passagers et six membres du personnel, n'a survécu au choc. L'enquête a montré que le co-pilote, Andreas Lubitz, a volontairement dirigé l'appareil contre la montagne.

Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) a révélé peu de temps après le détail des dernières minutes du vol sur la base de l'exploitation des boîtes noires de l'appareil. Les enregistrements confirment le "suicide-homicide" du copilote Lubitz.

À 9h00, c'est le décollage. Le copilote Andreas Lubitz est "pilote en fonction", c'est lui qui est aux commandes. 

À 9h27, l'avion atteint son altitude de croisière, 38.000 pieds, 11.500 mètres. A ce moment, l'équipage est encore en contact avec le centre de contrôle de Marseille.

À 9h30, c'est la dernière communication de l'équipage avec le contrôle aérien. Elle est effectuée par le commandant de bord. Il annonce au copilote qu'il quitte le poste de pilotage et lui demande de prendre en charge les communications radiophoniques.

Des bruits de porte du poste de pilotage sont enregistrés. Ouverture, fermeture. Le copilote se retrouve seul au poste de pilotage. 

Vingt secondes plus tard, l'altitude sélectionnée au panneau de commande du pilote automatique passe de 38.000 pieds à 100 pieds. En une seconde. Une seconde plus tard, le pilote automatique passe en mode de descente. L'avion entame sa descente, les régimes des deux moteurs diminuent.

À 9h33, le contrôle aérien demande à l'équipage à quel niveau de croisière il a été autorisé. Aucune réponse de la part du copilote. Dans les trente secondes suivantes, le contrôleur tente à nouveau de le contacter à deux reprises, en vain.

De 9h35 à 9h37, des bruits similaires à une personne tapant à la porte du poste de pilotage sont enregistrés à six reprises. Des voix lointaines sont entendues à plusieurs reprises. Une voix demande d'ouvrir la porte.

À 9h39, des bruits similaires à des coups violents portés sur la porte du cockpit sont enregistrés à cinq reprises. Le centre de contrôle de Marseille tente toujours de contacter l'équipage, en vain.

L'équipage d'un autre appareil tente de contacter l'avion, sans réponse.

À 9h40, l'alarme sonore "Terrain, Terrain, Pull Up, Pull Up" de l'avertisseur de proximité du sol (GPWS) se déclenche. Elle restera active jusqu'à la fin du vol.

Une seconde alarme, de type "Master Caution", est enregistrée. Puis une troisième, de type "Master Warning", l'alarme principale. Il est 9h41.

A 9h41et 6 secondes, l'enregistrement s'arrête. C'est le crash. "La violence de la collision avec le relief a entraîné le décès instantané de tous les occupants de l'avion", indique le BEA.

Un "bruit de respiration" a été enregistré sur la boîte noire jusqu'à quelques secondes avant la fin du vol. Selon le rapport, "une action sur le mini-manche de droite, insuffisante pour provoquer la déconnexion du pilote automatique, est enregistrée durant environ 30 secondes, 1 minute et 33 secondes avant l'impact". Ultime geste, ultime hésitation ? La boîte noire ne peut le dire.

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