Avec leur nouvelle société coopérative, les ex-Fralib lancent leur production de thé. Une marque tenue secrète pour l'instant. Elle sera dévoilée à 13h45 ce mardi en direct sur notre site.
lance Philippe 59 ans, l'un des premiers salariés a avoir été réembauchés par Scop-Ti, la coopérative ouvrière qui a repris l'usine Fralib de Gémenos et va lancer mardi sa propre marque de de thés et d'infusions. Philippe et son jeune collègue Sébastien s'affairent autour "d'une céllophaneuse" à quelques jours du redémarrage de l'usine. Avec une centaine de salariés, ils ont lutté pendant près de quatre ans contre la multinationale Unilever pour empêcher la délocalisation de leur outil de production. Jour et nuit, ils ont veillé sur leurs machines, arrachant en mai 2014 au groupe Anglo-Néerlandais un accord de fin de conflit, d'un montant total de 19,26 millions d'euros pour pouvoir monter leur projet. Ils sont devenus de véritables symboles de la lutte contre les délocalisations, promenant un éléphant géant en pâte à papier de manifestations en Fête de de l'Huma."Maintenant on vient travailler par plaisir"
Sur les 182 employés, 57 tentent l'aventure
Ils ont investi toutes leurs indemnités de licenciement dans la Scop, et vont être progressivement réintégrés dans l'effectif au grè de la montée en charge de l'activité, explique à l'AFP Gérard Cazorla, CGTiste, ex délégué, aujourd'hui Président du conseil d'administration. "Ca veut rien dire chez nous", explique-t-il gêné de porter un titre qui l'assimile "à un patron". Mais, il fallait se plier aux exigences du nouveau statut juridique et il précise que dans la société coopérative des thés et infusions (Scop-Ti) les écarts de salaire vont "de un à 1,35, quant il était de un à 210, du temps d'Unilever", dit-il.Les ex-Fralib lancent leur marque
Outre la préservation de l'emploi, Gérard Cazorla explique que ce projet coopératif, c'est aussi le choix de revenir à une production dont ils peuvent être fiers :on va acheter français quant c'est possible, on va produire du bio, on va utiliser des produit locaux".
Le problème : la production locale provençale de plantes a été, peu à peu, écartée par l'industrie agroalimentaire. Et, elle ne pourra pas "dans l'immédiat" répondre à l'ensemble de leur besoin, explique le CGTiste devenu un expert "locavore". "Il y à une vingtaine d'années, la production de tilleul des Baronnies était de 400 tonnes. Puis au milieu des années 80 on a commencé (à Fralib) à remplacer les arômes naturels par des arômes artificiels. Aujourd'hui la production provençale de tilleul n'est plus que d'une dizaine de tonnes", détaille Omar, ancien technicien de maintenance, en train de se reconvertir dans les ressources humaines. Avec ses faux air de Gérard Lanvin, ces gestes amples, il commente avec entrain la visite des 12.000 m2 de "son" usine. "c'est propre, vous avez déjà vu une usine agroalimentaire aussi nickel. On a passé quatre ans à entretenir".
Retour sur quatre ans de lutte des Fralib :
Les chaines tournent avec quelques paquets portant toujours les marques d'Unilever : Thés Lipton, infusions Elephant, d'anciens emballages pour procéder à des essais,régler les machines avant de lancer Mardi leur propre marque. Mais, jusque là, ils la gardent secrète. Ils regrettent amèrement de ne pas avoir pu obtenir de la multinationale qu'elle leur cède Elephant. "Un comble, une marque créée il y a 120 ans à Marseille, vendue qu'en France et maintenant toute la production vient de Pologne", s'indigne Omar. Marc Décugis, 47 ans, un ancien technicien de maintenance bombardé par le conseil d'administration directeur de l'usine, préfère regarder maintenant vers l'avenir : "Ca peut aller très vite, on va partir sur (une production de) 300 tonnes la première année". D'ici 2016, les 57 coopérateurs/ex-Fralib devraient être réembauchés. Marc Décugis pense devoir "recruter" ensuite. En plus de leur propre marque, "de la filière bio", les coopérateurs de Gémenos sont en train de négocier avec deux enseignes de la grande distribution pour les fournir en produits de "marques distributeurs".
France 3 en direct de l'usine mardi
A l'occasion de la remise en route des chaînes de production des ex-Fralib, France 3 Provence assura, mardi 26 mai, une partie de ses éditions 12/13 et 19/20 en duplex depuis le site de fabrication de Gémenos, retransmis également sur notre site internet entre 13h45 et 14h.Les invités seront :
Gérard Casorla, Pdg de la Scop TI et Nadine Fiquet, le "nez" de la scop à 12h
Dans le journal de 19h : Olivier Leberquier, DG adjoint Scop TI et Thomas Blanchard, directeur commercial Scop TI