A Monaco, une mobilisation exceptionnelle est lancée pour sauver les grandes nacres

Depuis 3 ans, un parasite infecte les glandes digestives de ces grands coquillages de la mer Méditerranée et entraîne leur mort. Le Gouvernement Princier a lancé une série d'action pour la sauvegarde de l'espèce, avec l'aide de nombreuses associations et partenaires internationaux.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

La grande nacre est gros coquillage, le deuxième plus grand au monde derrière le bénitier géant, qui dispose d'une coquille double. Sa taille : parfois plus d'1m20. Son nom scientifique ? Pinna Nobilis.

La grande nacre que l'on ne voit uniquement qu'en Méditerranée. peut vivre plus de 40 ans quand tout va bien, ce qui est loin d'être le cas en ce moment. Car depuis 4 ans, une bactérie décime ce mollusque. Un épisode de mortalité majeur touche les populations. Tout a commencé en Espagne et a gagné la France, l'Italie et Monaco. L'origine ? Un parasite - un protozoaire du genre Haplosporidium. Il prolifèrerait avec le réchauffement climatique de la mer, attaque le sytème digestif et empêche la grande nacre de s'alimenter. 

Un plan de sauvetage en Principauté

Zone protégée, aménagée sur le littoral Est de la Principauté, la réserve sous-marine du Larvotto s'étend sur 14 hectares et atteint une profondeur maximale de 40 mètres. La pêche, le mouillage et la circulation des bateaux à moteur y sont interdits.

Jusqu'en 2015, il y avait près de 600 grandes nacres, qui avaient été repérées et mesurées. Mais comme la toute proche rade de Villefranche-sur-Mer, le parasite est passé par là. Or la grande nacre est un indicateur de la santé des écosystèmes, et elle contribue à assainir l'eau. Son rôle est donc essentiel.

Dès 2018, un suivi a été mis en place avec les plongées de prospection. Désormais, La Direction de l’Environnement de Monaco, l’Association monégasque de protection de la nature et le Centre Monégasque de Soins des Espèces Marines lancent  une nouvelle étape.

De la mi-février à début avril, période durant laquelle les feuilles de posidonie sont courtes, plusieurs campagnes d’observation cibleront les jeunes nacres qui sont d’ordinaire difficiles à repérer. Cela permettra de compléter l’état des lieux en espérant trouver des individus vivants, de comprendre les facteurs de résistance et de tenter de reconstituer la population.

Communiqué du Gouvernement Princier et de l'Institut Océanographique

Un appel à tous les plongeurs pour une veille écologique

Policiers, pompiers, carabiniers et clubs, tous les plongeurs des grandes institutions de la Principauté et plus largement, tous ceux qui passent leurs loisirs sous l'eau sont donc invités à cette campagne. Il s'agit donc d'une opération participative, une mobilisation exceptionnelle pour un sujet essentiel : les grandes nacres de la Grande Bleue. Un but : compiler toutes les observations pour la sauvegarde de l'espèce.
A Monaco, Olivier Dufourneaud est directeur de la politique des océans de l'institut océanographique ( soit le musée et la maison des océans à Paris). 

C'est l'étape n°1 : il faut voir comment la nature réagit. On a vu la réapparition de grandes nacres dans le Var à Port-Cros, en Corse ou encore à Banyuls dans les Pyrénées-Orientales. Quelle est la dynamique de la population ? C'est à étudier avec beaucoup de minutie. Monaco a une grande expérience dans le suivi de ces populations avec la Réserve du Larvotto, c'est un sujet qui nous est cher d'où cette mobilisation exceptionnelle !

Olivier Dufourneaud

Pendant ce temps, les scientifiques continuent de faire un suivi de la présence du parasite avec le repérage de son ADN. C'est l'étape n°2, qui est menée par un laboratoire de Montpellier, le CRIOBE (Centre de Recherches Insulaires et Observatoire de l’Environnement), présent aussi en Polynésie.

Une reproduction en bassins à terme 

A terme, c'est une reproduction en milieu artificiel qui est envisagée au sein de l'Institut océanographique de Monaco. Ce serait alors l'étape numéro 3.  

Une grande nacre n'est adulte qu'après 4 à 5 ans et si on veut les remettre dans leur milieu naturel, elles doivent survivre... Comment les élever en bassin et les réimplanter, des équipes travaillent dessus. Si on y arrive, ce serait une première !

Olivier Dufourneaud

En 2019 puis en 2020, un projet expérimental avait été lancé pour capturer "des juvéniles", des bébés nacres adultes à Monaco avec des pièges placés dans le courant. Mais aucun "d'entre eux" n'a été repéré et le projet d'élevage n'a pas pu aboutir. . Elever des grandes nacres en aquarium avant de les réintroduire dans la mer, voilà qui pourrait permettre de repeupler les fonds marins mais c'est un programme sur plusieurs années. A Monaco, une certitude : c'est au niveau international que viendra la solution, avec un partenariat entre tous les experts.

La grande nacre, une espèce protégée

Depuis le 26 novembre 1992, la grande nacre est une espèce protégée,  remonter ce coquillage vivant ou mort expose le contrevenant à une amende de 1.800 euros.

 

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information