Alors qu'une grève illimitée devait démarrer lundi à Pra-Loup, un accord a été trouvé avec le gestionnaire des remontées mécaniques. La régie municipale de Pelvoux-Vallouise annonce également la levée de la grève prévue mercredi.
Les remontées mécaniques tourneront bel et bien normalement, en cette deuxième semaine de vacances, à Pra-Loup. L'une des plus précieuses de l'année pour l'économie de la station: selon l'office de tourisme, le taux de réservation dans les hôtels approche aujourd'hui les 95% pour les jours qui arrivent, entre Noël et le jour de l'an.
Il y avait donc urgence à trouver un accord, alors qu'en fin de semaine, le syndicat Force ouvrière a déposé un préavis de grève illimitée, dans le cadre de négociations salariales avec le gestionnaire du domaine skiable : le syndicat mixte d'aménagement de Pra-Loup (SMAP), présidé par Eliane Barreille, également présidente du Conseil départemental des Alpes de Haute-Provence.
Un conflit couvait depuis plus de six mois, entre une partie des salariés et la SMAP, qui gère le domaine skiable pour le compte du département des Alpes-de-Haute-Provence et de la communauté de communes Vallée de l’Ubaye Serre-Ponçon. La fermeture anticipée de la station, 15 jours plus tôt que prévu au printemps, avait mis le feu aux poudres.
Certains salariés, s'estimant lésés par l'arrêt précoce de leur contrat, avaient déposé un préavis de grève pour la saison suivante. Parmi leurs revendications: l'ouverture de la station jusqu'à fin avril, le paiement des jours fériés des années précédentes, et des augmentations de salaires de l'ordre de 20%.
Les négociations auraient finalement été ouvertes il y a environ un mois. Certaines revendications ont été satisfaites, à l'exception des salaires. FO a fini par revoir ses doléances à la baisse, en demandant 5% d'augmentation, pour suivre l'inflation.
"Nous avons signé une augmentation de 7,1% dans la branche, au niveau national. Mais la station de Pra-Loup n'était pas concernée, sous prétexte que leurs salaires étaient déjà au-dessus de la convention. Or, ils subissent eux aussi les effets de la crise", notait Eric Becker, de FO.
"Le gestionnaire des remontées mécaniques a fait un geste, même si nous n'avons pas obtenu tout ce que nous voulions"
Eric Audureau, délégué syndical Force Ouvrière
Le mouvement de grève devait donc démarrer lundi. Mais un accord serait sur le point d'être trouvé, indique le représentant local Force Ouvrière, Eric Audureau. "Le SMAP a fait un geste, même si nous n'avons pas obtenu tout ce que nous voulions". Les salariés "une revalorisation de 2% minimum sur le taux horaire et une prime exceptionnelle en fin de saison si le chiffre d'affaire dépasse les 6 600 000 euros". Le préavis a donc été levé, et les négociations se poursuivent.
Préavis de grève en passe d'être levé à Pelvoux-Vallouise
En parallèle, la station de Pelvoux-Vallouise (Hautes-Alpes) avait également déposé un préavis de grève, pour demander des avancées sociales ainsi que la réintégration du directeur d'exploitation, Antoine Mathieu, "mis sur la touche, pour des raisons infondées", explique Eric Becker, secrétaire général FO des remontées mécaniques et des saisonniers.
Le mouvement devait démarrer mercredi. Il n'aura finalement pas lieu, indique le représentant syndical: après négociations avec le conseil d'exploitation de la régie municipale, les salariés ont obtenu la validation de leurs acquis sociaux, une astreinte payée pour certains postes (vigie du télésiège, pisteurs...) et la réintégration du chef d'exploitation.
"Malaise général"
Si ces deux préavis ont été levés, "il y a un malaise général", sur la question des salaires dans cette branche, alerte toutefois Eric Becker. "Le contexte économique n'est pas favorable aux entreprises, qui subissent de plein fouet la hausse des prix de l'énergie. Mais ce n'est pas aux salariés d'en subir les conséquences...", alerte-t-il.
D'autres grèves pourraient suivre, selon lui. Pas à l'échelle nationale, car la branche a obtenu des revalorisations de salaires de l'ordre de 7,1% récemment. Toutefois, "il peut y avoir d'autres mouvements localement", prévient-il. "Des négociations se tiendront en janvier avec la compagnie des Alpes. Il faudra que les propositions suivent, et pour l'instant, ce sont 3,7% de revalorisation qui sont avancés, ce qui est inacceptable", indique encore le représentant.