L'entreprise François Doucet Confiseur, dans les Alpes de Haute-Provence, a vu ses ventes chuter avec la crise sanitaire. Les stocks croûlent sous les pâtes de fruits. Elles sont donc offertes aux soignants, dans les hôpitaux et les maisons de retraite.
"On a senti une sorte d'indifférence envers les soignants pendant le deuxième confinement, on n'entend plus d'applaudissements, on veut les soutenir, ils ont toujours besoin de réconfort", explique Ronan Autret, Directeur Général délégué de François Doucet Confiseur. L'entreprise, basée à Oraison, s'organise pour réconforter les soignants à grand renfort de pâtes de fruits. Elle décide de livrer 100.000 barres.Les hôpitaux et les Ehpad vont recevoir cinq à dix barres par soignant. Et c'est tout une organisation dans l'entreprise. Les pâtes de fruits sont emballées, ce qui s'ajoute aux commandes en cours. La dernière semaine de novembre, quatre personnes ont travaillé à ce conditionnement pendant deux jours et demi. "C'est valorisant pour nous et les soignants sont ravis. C'est une reconnaissance de leur investissement, je pense qu'on ne réalise pas ce qu'ils gèrent au quotidien", raconte Incarnie Rodriguez, chef de l'atelier conditionnement, salariée depuis 33 ans et fière de participer à cette opération solidaire.
Les produits sont ensuite livrés par le confiseur. Un commercial remplit le coffre de sa voiture et se consacre à la distribution dans une vingtaine de sites, à plein temps, pendant deux jours et demi. La confiserie demande une seule chose en retour : une photo de l'équipe qui a reçu les douceurs.
L'idée est née pendant le premier confinement, avec une baisse des ventes liée à la crise sanitaire. A ce moment-là, des pâtes de fruits sont livrées dans les Alpes de Haute-Provence, autour du lieu de production. Mais la nouvelle se répand et des demandes arrivent d'Aix-en-Provence, Marseille, Avignon, Sète, et même Nantes ! Le produit est bien adapté aux besoins des soignants. Ils peuvent le garder dans la poche, le manger pendant une pause et reprendre des forces grâce à sa valeur énergétique.
L'entreprise est familiale, créée par les parents et gérée par les quatre enfants. Le personnel est payé pour ce travail, c'est l'entreprise qui est "bénévole". Ronan Autret veut inciter les autres entreprises à être solidaires.
Avant mi-décembre, les 100.000 barres de pâtes de fruits auront quitté les ateliers pour réconforter les soignants, à l'aide de sucre et parfum fruité.