Trois maires de communes des Alpes-de-Haute-Provence ont annoncé lundi leur départ des Républicains après la victoire d'Eric Ciotti à la tête du parti. Seul Camille Galtier a expliqué sa décision ce mardi sur France Bleu Provence.
L'élection du député des Alpes-Maritimes dimanche à la tête des Républicains avec 53,7 % du scrutin devant Bruno Retailleau ne passe pas chez certains élus de droite, qui ne se reconnaissent pas dans la ligne droitière qu'il incarne.
Dans les Alpes-de-Haute-Provence, trois maires ont immédiatement annoncé leur départ du parti. Le maire de Manosque, Camille Galtier a expliqué ce mardi matin dans la matinale de France Bleu Provence que "c'est avant tout une question de ligne politique et du mur qui doit être érigé entre le RN et la droite républicaine".
"Malheureusement, on l'a vu à la présidentielle Eric Ciotti n'a pas maintenu ce mur-là et c'est une fracture avec la droite de Jacques Chirac, de De Gaulle et de Nicolas Sarkozy", a expliqué l'élu.
La droite ne peut exister quand elle arrive à réunir la droite conservatrice, la droite sociale et la droite libérale.
Camille Galtier, maire de Manosque
Dans son sillage, deux autres maires du département quitte le navire LR, David Gehant et Sophie Vaginay-Ricourt respectivement maire de Forcalquier et Barcelonnette, sans souhaiter commenter leur départ, ni auprès des médias ni sur leurs réseaux sociaux. Ils ont simplement transmis un communiqué de presse commun.
"De droite nous sommes et de droite nous resterons. D’une droite libérale, sociale et ouverte, pragmatique et assujettie à aucun carcan idéologique. C’est dans cet état d’esprit que nous quittons les « Républicains » et poursuivrons bien évidement nos mandats d’élus locaux", expliquent les trois élus dans ce communiqué.
Pour Camille Galtier, "la droite ne peut exister quand elle arrive à réunir la droite conservatrice, la droite sociale et la droite libérale", ce qui n'est pas la ligne portée par le nouveau patron des LR. Pour preuve selon lui, ses prises de position lors de la présidentielle.
"Il a clairement dit qu'entre Eric Zemmour et Emmanuel Macron, il préfèrerait voter Eric Zemmour", rappelle Camille Galtier.
"Je crois qu'il y a un certain nombre d'éléments qu'Eric Ciotti a donnés depuis de nombreuses semaines et de nombreux mois, dans lesquels pour ma part je ne me reconnais pas", ajoute le maire de Manosque, qui n'entend pas cependant rejoindre le parti présidentiel, dans le sillage de Renaud Muselier dont il est pourtant proche. Pas plus que la droite libérale incarnée par Edouard Philippe.
Pour les trois élus des Alpes-de-Haute-Provence, la droite est reconnue sur ce territoire," ces dernières années, la droite a gagné toutes les élections locales, notamment dans les Alpes-de-Haute-Provence car elle a parlé de nos territoires, de leur avenir. Elle a parlé projets et proposé un modèle de développement qui prend en compte tout à la fois les enjeux du monde rural, de développement économique et environnemental. Elle a parlé mobilités, déserts médicaux, politique de logements, revitalisation des centres-bourgs… C’est ce qu’attendent nos concitoyens".
Engagé en politique il y a dix ans, à l'UMP puis à LR, Camille Galtier n'envisage pas d'autre famille que la droite, soulignant par ailleurs que c'est sans étiquette qu'avec son équipe il a remporté sa mairie en 2020.
Avec France Bleu Provence