Radioactivité : les sols des Alpes toujours contaminés par Tchernobyl

30 ans après Tchernobyl, les sols du Mercantour dans les Alpes de Haute-Provence sont toujours contaminés et présentent par endroit des taux de radioactivité supérieur à la moyenne.

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Les sols du Mercantour toujours contaminés


Dans les Alpes de Haute-Provence, les sols du Mercantour présentent par endroit des taux de radioactivité supérieur à la moyenne. En cause : l’explosion de la centrale de Tchernobyl, il y a 29 ans. C’est la Criirad, la commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité qui l’affirme dans un communiqué. 

Le 26 avril 1986, un réacteur de la centrale de Tchnernobyl en Ukraine, explose au cours d’un test. Près de 30 ans après, les retombés restent conséquentes. A 2800 mètres d’altitude, au col de la Bonette dans les Alpes, le niveau de radiation du à la contamination par le cesium 137 et toujours plus de deux fois supérieur à la radioactivité normale.

Des déchets radioactifs

A certains endroits, les radiations relevées sont même 100 fois supérieures au niveau naturelle de rayonnement et transforment les sols en vrai déchets radioactifs.

Après s’être déposés sur les surfaces enneigées, à la fonte des neiges, le cesium présent dans ces eaux de fontes s’est accumulé à un certain nombre d’endroits formant des points d’accumulations où l’on trouve des concentrations de radioactivités très importantes.  Plusieurs dizaines de milliers de becquerels par kilo »


explique Bruno Chareyron, le directeur du laboratoire Criirad. Certains échantillons des prélèvements réalisés par le laboratoire le 6 juillet dernier dans le Mercantour, dépassent même les 100.000 becquerels par kilo.

Des conséquences sur la santé 

Le cesium 137 présent dans ses sols est invisible et inodore mais il pourrait affecter la santé des personnes s’arrêtant plus de deux heures sur des zones densément contaminées.  Il pourrait aussi entraîner des cancers, des anomalies génétiques ou encore des atteintes cardiovasculaire, nerveuses et digestives. Des aliments comme les champignons par exemple ont aussi était irradiés.

A l’époque certains groupe de population, en particulier les jeunes enfants, ont reçu des doses qui dépassaient les limites sanitaires. Il aurait donc absolument fallu prendre des mesures de production. Demander le retrait de la consommation de certains produits parmi les plus contaminés, de certains échantillons de lait frais, de fromage ou de certains légumes. Cela n’a pas été fait en France contrairement à d’autres pays en Europe »


rappelle Bruno Chareyron, directeur du laboratoire Criirad.

La France, trop longtemps silencieuse


En 1998, en visite sur le Parc National du Mercantour, Bernard Kouchner, ministre de la santé de l’époque, reconnaissait à demi-mots, et pour la première fois, la contamination.

Dans le parc du Mercantour, il n’y a aucun danger mais il y a des zones de radioactivités trop forte qu’il faut peut être baliser »


avait estimé le ministre de la santé.

Contrairement à l’Allemagne ou l’Italie, l’état français est resté très longtemps silencieux sur les risques radioactifs post-Tchernobyl. La direction départementale des territoires et de la mer estime que si des mesures sont à prendre, elles devraient l’être au niveau inter-régional voir national.

En attendant, les conséquences de Tchernobyl devrait durer encore longtemps. La radioactivité du cesium 137 ne diminue en effet que de moitié tous les 30 ans.

Reportage de Marc Brucker

 

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