Le 29 novembre 2024, le Tribunal correctionnel de Narbonne a rendu son jugement dans l’affaire qui opposait la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier à des agriculteurs de l’Aude. Ces derniers avaient porté plainte pour diffamation, elle a finalement obtenu la relaxe.
C’est une affaire qui a fait grand bruit il y a un peu plus d’un an. Le 12 juin 2023, Marine Tondelier était en déplacement dans l’Aude pour une réunion de travail avec des militants écologiques au domaine de Ventaillole à Ventenac-Cabardès (Aude). Elle avait alors été prise à partie et insultée de “grosse salope” par un groupe de vignerons en colère contre les écologistes.
Le lendemain, la secrétaire du parti des Verts avait posté la vidéo de son altercation sur le réseau social X. Vidéo dans laquelle Marine Tondelier déclarait que des agriculteurs avaient “brûlé une grange”. Une phrase qui lui avait alors valu d’être poursuivi en diffamation devant le Tribunal correctionnel de Narbonne.
Selon les vignerons, Marine Tondelier les aurait accusés d’être les auteurs de l’incendie criminel de la grange d’un viticulteur bio, dix ans plus tôt. L’audience s’était alors tenue le 25 octobre 2024. Le jugement a été rendu aujourd’hui et le tribunal a décidé d'une relaxe.
« Va faire la soupe salope, grosse salope ».@sandrousseau et moi nous sommes vues hier barrer la route par des vignerons de l'Aude.
— Marine Tondelier (@marinetondelier) June 13, 2023
Discuter ok (ce que nous avons fait d’ailleurs).
Les insultes, les entraves et les intimidations par contre, non.
On vous explique 🧶⤵️ #EELV pic.twitter.com/tx4Mx4U6dk
Le caractère abusif de la procédure retenue
Selon le Tribunal, la notion de diffamation des propos de la cheffe de file des Écologistes n’a pas pu être retenue. Une phrase qu’elle a reconnu avoir prononcée lors de l’audience, le 25 octobre 2024. Néanmoins, le tribunal a jugé que sur la vidéo publiée sur les réseaux sociaux, les propos restent inaudibles et ne visaient pas de manière précise l’un des agriculteurs présents ce jour-là.
Déclarant qu’"aucun élément objectif ne permet de rattacher les propos poursuivis à un groupe particulier", et qu’il existe "un doute raisonnable sur la détermination de la ou les personnes visées". Le tribunal correctionnel de Narbonne a de surcroît jugé que les parties civiles avaient donné aux propos : “une publicité particulière, et un sens orienté et amplifié”, en “extrapolant que la phrase les visait personnellement”.
C’est pour ces dernières raisons que les deux parties civiles ont été condamnées à payer une amende de 150 euros en raison du caractère abusif de cette procédure. Contacté, l’avocat des vignerons, Me Frédéric Pinet, a uniquement déclaré que la décision du tribunal était pour lui étonnante, du fait que Marine Tondelier avait reconnu avoir prononcé cette phrase.