Des températures basses, voire très basses, relevées la nuit, combinées à un épisode grêle, à cette époque de l'année, ce n'est pas sans conséquences sur les cultures maraîchères et la vigne. Chez les professionnels, c'est l'inquiétude qui domine.
Bien qu'annoncée, la vague de froid n'a pas épargné la Côte d'Azur et le Var. En cause, une masse d'air froid venue de Scandinavie.
Choc thermique
Des conditions météo qui ne sont pas sans conséquences pour le milieu agricole. Ainsi en est-il de ce maraîcher que nous avons rencontré à Villeneuve Loubet. Pour Wilson Gomez, même si les dégâts sont difficiles à chiffrer, c'est la catastrophe : "Ici, on avait des champs de pomme de terre, à peu près 3000 m², tout est brûlé. Vu le temps qu'il fait et s'il gèle encore, ça va être difficile de les sauver. Quand on passe de 20 degrés le jour à 5 degrés la nuit, ça ne fait pas du bien aux plantations. C'est un véritable choc thermique."
D'autant que ce professionnel avait déjà subi les caprices de la météo la semaine dernière. En pleine période de pousse, il a dû arracher tous ses épinards. Il lui reste 15 jours pour replanter ses fruits et légumes.
Des images qui semblent empruntées à l'hiver, montre la Côte d’Azur comme rarement. Ainsi sur X, ex-Twitter, voit-on Saint-Laurent du Var sous une couche de givre.
❗️❄️ #DirectMétéo
— Météo Côte d'Azur ☀️ (@MeteoCotedAzur) April 22, 2024
22/04/2024 à 19h15 : La plage de #SaintLaurentduVar(06) après l’orage de grêle de la fin de journée. Merci à Beach Lovers pour ce partage depuis #Cap3000. La photo est impressionnante. 😱
#CotedAzurFrance #Nice06 #AlpesMaritimes pic.twitter.com/pechmuHneU
Dans le Var, la situation est très délicate pour les professionnels vivant de la vigne. Au clos d'Alari, à Saint-Antonin du Var, 80% de la vigne a été touchée par le gel : tout s'est passé dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, explique Nathalie Vancoillie Vautrin qui précise que ses 21 parcelles ont été touchées. Seules deux ont été épargnées.
"C'est une catastrophe, en 40 ans je n'ai jamais vu ça"
Nathalie Vancoillie Vautrin, viticultrice
La viticultrice a bien du mal à cacher son désarroi. "Depuis 3 ans déjà, on a des petites récoltes, ce qui est grave là, c'est que la végétation a 15 jours d'avance. On va faire une taille en vert, mais on a peur du gel de la nuit prochaine. On avait juste terminé le travail. Mais il faut continuer. Financièrement, c'est une catastrophe. C'est à pleurer ! J'ai jamais vu ça en 40 ans."
II faut dire que le froid a en partie ou totalement détruit les bourgeons de bon nombre d'exploitations. En une nuit, parfois même en seulement deux heures, des vignerons ont vu bourgeons et contres bourgeons littéralement grillés par le gel.
Une amélioration est attendue pour les prochains jours côté thermomètre. Mais les dégâts risquent d'être importants pour l'ensemble de la filière.