Depuis le 1er janvier, vous ne pouvez plus emprunter la ligne de bus 200 si vous habitez entre Nice et Cannes, si vous n’avez pas pris un abonnement régional Zou! en plus. On vous dit pourquoi les abonnements de cette ligne qui longe le littoral des Alpes-Maritimes ont changé.
Pour les usagers du bus 200, c'est la mauvaise nouvelle de ce début d'année ! Depuis le 1er janvier 2021, vous ne pouvez plus emprunter votre ligne de bus préférée… si vous n’avez pas pris un abonnement spécifique. A peine rentrés des vacances de Noël, les passagers ont été refusés dans le bus. Certains ont même dû descendre et trouver rapidement un autre moyen de transport.
De Cannes à Nice avec le 200
Impossible de rater le bus 200 sur le littoral azuréen ! Toutes les cinq, dix minutes, un bus passe... La ligne du bus 200 est une ligne très importante : elle est empruntée par 400.000 voyageurs par an. Cette ligne relie les deux villes importantes des Alpes-Maritimes, Cannes à Nice par l'ancienne RN 7. La ligne 400 est également concernée par ces changements. Sans comprendre pourquoi. Sur le post Facebook du réseau Envibus, les intenrautes réagissent depuis le début de l'année :
Mari Kiki : "Est-ce que ça signifie que les personnes âgées, détentrices d'une carte Envibus gratuite, doivent faire des démarches pour en changer ou celle-ci reste-t-elle valable ?!", s'interroge une internaute. "Les usagers sont impactés TOUT SIMPLEMENT parce que ENVIBUS KEOLIS ne veut plus reverser une participation financière au département ! résultat = attente très importante des bus lignes 23, 10 etc... quel mépris surtout dans cette période anxiogène", s'emporte une usagère.
Stéphanie Ayache commente cette décision : "une honte... Comment perdre plus de temps en attendant des bus qui ne passent qu'une fois par heure !"
"Des petites économies de bouts de chandelles !"
"Une décision politique qui n'impacte réellement que les travailleurs qui ont déjà des conditions difficiles de déplacement, dûes à l'incapacité de certains de comprendre les correspondances, les horaires et les jours de travail (comme moi) jonglent avec le réseau Envibus, Zou et le train. C'est irrespectueux, totalement illogique. C'est à se demander où vont les sommes économisées. Sûrement pas dans le social ni l'écologie", affirme Danielle Roulois.
"Une décision bidon de M. Leonetti encore une fois pour des "économies". La ligne 200 a une fréquence de passage bien plus importante que les lignes 10 et 23 qui passent toutes les 30 à 90 minutes. Sur le territoire de la CASA, c'est le "tout-voitures" qu'on oblige contre les transports qui peuvent avoir de meilleures fréquences avec un meilleures service", analyse Alex Olijnyk qui utilise fréquemment le réseau de bus.
Car la fréquence pose problème : "Remplacer le 200 qui a 3 à 4 passages par heure par un 23 qui passe 1 fois toutes les 50 à 90 minutes, avec une desserte aléatoire et partielle entre le pôle d'échange d'Antibes et la mairie annexe de Villeneuve fallait le faire !!! La CASA l'a fait pour faire des petites économies de bouts de chandelles ! tempête un usager. Sur la manière : "mettre les usagers devant le fait accompli c'est vraiment une preuve de transparence dans les décisions entre amis ! s'exclame
Pascal Issoire.
Divorce entre la région et l'agglo Antibes Sophia-Antipolis
La raison ? Le divorce entre la région et l'agglo d'Antibes Sophia-Antipolis (CASA). Jean Leonetti, président de la CASA a demandé au président de la région, Renaud Muselier de mettre fin à cette convention. Il n’y a plus d’accord car la CASA a dénoncé cette convention en conseil communautaire le 16 janvier 2020. Très en amont, dès janvier, pour que tout le monde s’organise.
"C'est leur choix", explique Philippe Tabarot, en charge des transports à la région ". "On précisait bien que c'était à la CASA d'informer les usagers", affirme-t-il.
450.000 euros par an
"Jusqu’ici, la CASA abondait à hauteur de 450.000 euros par an pour que les usagers du réseau Envibus accèdent à la ligne 200", précise Martine Simon, directrice Mobilités et directrice Envibus de la CASA. Objectif : récupérer cette somme pour l'agglomération antiboise et rénover le réseau Envibus.
Depuis, la crise sanitaire a fait baisser les ressources financières et provoqué des pertes estimées de 6 à 8 millions d’euros pour la CASA. Envibus a choisi de recentrer son réseau sachant que « l’itinéraire du 200 est toujours doublé entre Villeneuve-Loubet et Golfe-Juan. Donc, il existe toujours une solution de transport », ajoute Martine Simon.
"Bond en arrière"
Comme il y a eu une baisse des recettes significative, il y a une redéfintion des priorités. Une désaffection pour les transports publics qui affecte les budgets des collectivités. Et ce, alors que les usagers réclament plus d’offres pour aller au travail ou pour les loisirs.
"C'est un bond en arrière sur tous les efforts qui ont été faits pour les transports publics", avance Martine Simon. Les collectivités ne pourront pas maintenir des plans de transport publics aussi importants si le volume de passagers baisse à cause du télétravail, du couvre-feu et des restrictions de déplacement. Cette année, la CASA envisage aussi de réorganiser le réseau sur 4 lignes.
Les différents abonnements
Un changement qui provoque des perturbations pour les usagers habitués à prendre le 200 au vol sans se poser de question sur la collectivité qui affrète le bus. Et surtout un surcoût pour le budget des familles. "C'est pour ça que ces conventions d'abonnement existaient...", justifie Philippe Tabarot, en charge des transports à la région.
Monika Vidal réagit aussi sur les réseaux à cette facture supplémentaire : "une honte pour les gens qui ont payé la carte de envibus pour les étudiants et que maintenant elle ne sert plus à rien ! Il faut reprendre un abonnement sur le 200 inutile de vous dire que pour tous les étudiants payer deux fois l'abonnement, c'est une honte pour ceux qui ont pris cette décision en cours d'année !"
Une offre de transports multiples
27 euros par mois… au lieu de 90 euros pour le seul réseau Envibus. Ce changement représente surtout un surcoût pour les familles, les scolaires et les usagers occasionnels. L’alternative ? Une autre convention permet d’utiliser une offre de transports multiple : Zou, les TER, Envibus…"On a monté un Pass Azur mensuel de l'ensemble du département et de Monaco, on peut utiliser tous les modes de transport", renchérit Martine Simon.
Seule solution donc pour les usagers : payer un autre abonnement. Il vous faudra donc choisir l'un des abonnements proposés par la région : Pass Sud Azur donne accès à tous les transports urbains, bon incroyable en terme d'intermodalité.
- Zone 1 Pays de Grasse : 34€
- Zone 2 Cannes Pays de Lérins : 41€
- Zone 3 Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis : 27€
- Zone 4 Métropole Nice Côte d’Azur + Pays des Paillons : 48€
- Zone 5 Principauté de Monaco
- Zone 6 Riviera Française : 38€
- Zone 7 Alpes d’Azur : 30€
On le prend sur le site internet, pas en agence.
? PASS SUD AZUR ?
— Lignes d'Azur (@lignesdazur) February 11, 2020
??Vous souhaitez voyager en illimité sur tous les réseaux de transport de votre choix (bus, train, tram) dans les Alpes-Maritimes ? Avec le #PassSudAzur c'est désormais possible ?
Plus d'informations sur ce Pass ➡️ https://t.co/UBkfz9swjS pic.twitter.com/lRGXCPdNMp
Carte Azur
Si vous n’avez pas prix d'abonnement, il vous en coûtera le prix d’un ticket, soit 1,50 le trajet. Et mieux vaut faire l'appoint dans le bus pour aider le conducteur de bus. Sinon, il y a les abonnements ZOU ! (anciennement Lignes d'Azur du département) et tout le réseau accessible avec la carte Azur :
- Pass annuel Azur ZOU ! à 365 euros
- Pass ZOU ! études à 110 euros
- Pass mensuel azur ZOU ! à 45 euros
- Pass mensuel azur ZOU ! – 26 ans : 20 euros
- Pass ZOU ! Etudes 110 euros
Pas simple de se retrouver dans le réseau de bus et la jungle des abonnements !