Comment le retour aux sources d’un habitant de Pierlas dans les Alpes-Maritimes participe-t-il à l’économie locale et au circuit court grâce à sa nouvelle exploitation de poulets fermiers ? La réponse réside peut-être dans un élevage de 6.000 poulets.
Niché dans la vallée du Cians, près de Beuil et Valberg, le petit village de Pierlas dans les Alpes-Maritimes. A 1200 mètres d'altitude au cœur de la commune, Eric et Marta élèvent en plein air de la volaille. Ici, sur les hauteurs, dès les premiers rayons du soleil, la vie se réveille.
A peine a-t-il fait son apparition qu’Eric Martin part sur son exploitation encore calme. Nichée au milieu des montagnes, on pourrait se croire sur le toit du monde.
Depuis 2 ans, il y accueille une population singulière : 6.000 poulets fermiers de race "cou nu à pattes bleues".
C'est quand même une challenge de faire du poulet sur la commune de Pierlas, les gens m’ont pris pour un fou lorsque je leur ai dit que j’allais faire une exploitation de volailles.
Un pari osé pour cet ancien responsable commercial.
Revenu sur les terres de ses aïeux après avoir hérité de son grand-père. L’agriculture est donc une reconversion pour ce Pierlassois qui a toujours su qu’il reviendrait ici.
Désormais établi sur sa montagne avec sa femme Marta, ils s’occupent des gallinacées de la nurserie où les poussins grandissent dans un hangar chaud et humide, pendant 15 jours, avant de rejoindre la cour des grands.
Des volailles connues pour leur rusticité et leur croissance lente. Dorlotées aussi car le bien-être animal est l’une des priorités d’Eric.
Au départ, il a fallu adapter le terrain rocailleux du haut de ces montagnes, installer des hangars et faire venir l’électricité et l’eau. Mais surtout, pour se prévenir des attaques de rapaces, il leur a fallu installer des filets de protection sur un hectare de parcelle.
Depuis ce lieu coupé du monde, chaque mardi, Eric part écouler sa production. Une livraison qui commence, elle aussi, aux aurores.Je suis heureux de revaloriser cette terre qui n’était plus exploitée depuis presque 60 ans.
Car il livre de grands chefs sur le littoral comme Jacques Chibois ou de grands établissements comme le Negresco ou le Métropole à Monaco.
Plus près de chez lui, il fournit le Quintessence à Roubion ou encore la boucherie et l'épicerie de Valberg, faisant ainsi fonctionner l’économie en circuit court.A chaque livraison, les poulets sont quasiment tous vendus puisque l’on est souvent sur des produits réservés, et en période de vacances scolaires, on en passe beaucoup.
NDLR : Une série tournée au mois de février dernier. Ne vous étonnez donc pas que les personnes qui ont été filmées ne portent pas de masques.