Du plomb et du nickel en quantité trop importante ont été retrouvés dans l'eau du robinet d'Antibes, Biot et La Colle sur Loup, rendant nécessaire une purge de deux minutes. Véolia traite le problème en injectant de la soude dans l'eau pour l'adoucir. Mais son origine reste inconnu.
Depuis le 12 août, la préfecture des Alpes-Maritimes a mis en vigueur un arrêté expliquant que sur les communes d'Antibes, Biot et La Colle sur Loup, l'eau du robinet, avant d'être utilisée pour un usage alimentaire, devait être purgée pendant deux minutes. Concrètement, cela veut dire qu'avant de la boire ou de laver ses légumes, il faut la laisser couler pendant ce laps de temps. Cette décision a été prise car les niveaux relevés dans l'eau de plomb et de nickel, deux métaux dangereux pour la santé, sont trop élevés.
La présence de plomb et de nickel est bien comprise par les techniciens de Veolia : le pH de l'eau a été déséquilibré et, en conséquence, celle-ci devient corrosive. Elle ronge ensuite les canalisations composées des deux matériaux incriminés. Qui se retrouvent donc dans l'eau. La solution au problème consiste à régler le pH de l'eau. "Nous avons mis en place un traitement à la soude pour rééquilibrer le pH de l’eau et son pouvoir de corrosivité, a assuré Olivier Moulinas, directeur des opérations des Alpes-Maritimes à Véolia. Les dépassements ont été sans doute assez légers." Selon lui, les résulats sont déjà là : "nous avons constaté un retour rapide vers les seuils limites, notamment en plomb. Cela nous permet de dire que le traitement est efficace et que les analyses devrait être conformes dans les prochains jours."
Est-ce une autre conséquence de la tempête Alex ?
En revanche, Véolia n'a pas encore compris pourquoi le pH de l'eau avait été modifié. Plusieurs hypothèses sont sur la table : d'abord il y a la possibilité que ce déséquilibre du pH soit une conséquence de la tempête Alex. "Avant 2020, nous n'avons pas constaté ce phénomène. La tempête Alex est une des hypothèses regardées", répond simplement Olivier Moulinas. Autre possibilité : de l'eau salée se serait mélangée avec celle de la nappe phréatique dans laquelle est puisée l'eau. "Les systèmes hydroliques situés à côté de la mer sont complexes et il peut arriver que les zones des nappes salées ou d’eau douce se déplacent. Les eaux peuvent se mélanger avec des conséquence sur la corrosivité de l’eau", juge le directeur des opérations, sans choisir l'une ou l'autre hypothèse.
Ce n'est pas la première fois cette saison que des niveaux trop importants de nickel et de plomb ont été relevés dans l'eau du département. À cause de ce même problème, durant le mois de juillet, sur la commune de Roquefort-les-Pins, la consommation de l'eau du robinet avait carrément été interdite pendant 1 mois, Véolia assurant la distribution d'1,5 litre d'eau potable en bouteille par personne chaque jour. Là aussi, la multinationale avait assuré avoir mené des travaux pour injecter de la soude pour rééquilibrer le pH de l’eau afin de la rendre moins agressive. Aussi, d’importantes purges avaient été réalisées pour vider l’eau problématique et l’une des quatre sources d’alimentation en eau de la commune, qui était jugée au coeur du problème, avait été arrêtée.