Une femme agent immobilier a été mise en examen et écrouée dans l'enquête sur le milliardaire et sénateur russe Souleïman Kerimov, propriétaire présumé de plusieurs villas payées avec des dessous de table sur Côte d'Azur.
Le travail de la justice s'accélère depuis la mise en examen de Souleïman Kerimov jeudi dernier, le 23 novembre, pour blanchiment aggravé de fraude fiscale.
Une femme agent immobilier, placée en garde à vue le même jour, a été mise en examen pour les mêmes motifs et écrouée samedi 25 novembre, vient de confirmer le procureur de la République de Nice.
Basée à Nice, elle intervenait au Cap d'Antibes, dont les villas d'époque ou de prestige à l'abri des regards séduisent les grandes fortunes du monde entier, notamment russes.
L'enquête s'étend à divers professionnels intervenus lors de l'achat ou des travaux d'embellissement dans les cinq villas que l'oligarque russe est soupçonné d'avoir achetées au Cap d'Antibes à partir de 2006.
400 millions d'euros auraient échappé au fisc grâce à des actes de vente sous-déclarés par rapport au prix réel. A cela s'ajoutent environ 40 millions d'euros de prestations diverses qui auraient été payées en liquide au noir, avec des espèces provenant de comptes en Suisse ou à Monaco.
A ce stade du dossier, trois personnes ont donc été mises en examen pour blanchiment aggravé de fraude fiscale:
- Souleïman Kerimov lui-même, après son interpellation à sa descente d'avion à Nice le 20 novembre. Il a libéré contre le versement d'une caution de 5 millions d'euros, mais reste sous contrôle judiciaire.
- Le régisseur de ses villas, Cédric Faugeroux, lui-aussi remis en liberté contre une caution de 140 000 euros.
Le parquet de Nice a fait appel de la libération de ces deux hommes, appel qui doit être examiné mardi à Aix-en-Provence.
- L'agent immobilier, toujours sous écrou.
Deux architectes et un paysagiste, également entendus la semaine dernière par la police, ont été remis en liberté sans être mis en examen.