"Arnaqueuse", "Crève" : 13 prévenus jugés au procès de cyberharcèlement de Magali Berdah

Ce lundi 27 novembre, le tribunal correctionnel de Paris ouvre une séquence dense pour Magali Berdah. 13 prévenus sont jugées jusqu'au 5 décembre pour des faits de harcèlement en ligne, allant de l'insulte à la menace de mort.

Jusqu'au 5 décembre, 13 personnes sont convoquées à la barre du tribunal correctionnel de Paris dans le cadre de l'affaire de cyberharcèlement de Magali Berdah, la patronne de l'agence d'influenceurs Shauna Events (un temps immatriculée à Antibes dans les Alpes-Maritimes).

Des internautes qui l'ont sensiblement insultée, voire menacée de morts, par des messages en ligne.

Sur les réseaux sociaux, où Magali Berdah s'est épanchée à d'innombrables reprises, les menaces et insultes à son égard ont été légion, notamment sur Instagram : "Crève", "Sale chienne", "Arnaqueuse", "On viendra t'égorger chez toi". Des messages que les auteurs vont devoir expliquer dès ce lundi à la barre du tribunal correctionnel de Paris, devant Magali Berdah, qui a fêté ses 42 ans la veille de l'ouverture de ce procès.

28 personnes au total devant la justice

Au total, 28 personnes sont renvoyées devant le tribunal correctionnel dans cette procédure hors norme : 13 sont jugées à partir de ce 27 novembre, jusqu'au 5 décembre. 15 autres personnes seront appelées à la barre lors de deux procès ultérieurs, mi-décembre puis fin janvier.

Les personnes poursuivies, 26 hommes et deux femmes, âgés de 20 à 49 ans, résident dans toute la France. Parmi elles, 19 doivent également répondre de menaces de mort proférées sur Instagram. 

Une plainte contre X a également été déposée en avril par Magali Berdah. Elle vise bien le réseau social, anciennement Twitter, devenu propriété d'Elon Musk que la plainte, pour "complicité de harcèlement moral aggravé"

Sur Franceinfo, Magali Berdah avait avoué avoir reçu plus de 120.000 "messages de menaces ou d'insultes" en près d'un an, dont "plusieurs centaines" du rappeur Booba.

"C'est une angoisse, c'est un mal de ventre tous les matins, tous les soirs, ce sont des messages d'appel à la mort, à la décapitation, au suicide, des appels au viol avec des éléments confidentiels qui sont dévoilés sur les réseaux sociaux", avait-elle alors détaillé en avril.

Booba, et les origines azuréennes de l'affaire

Mais alors, pourquoi tant de haine - en ligne ? Celui que l'on nomme B2O a longtemps dénoncé les comportements de certains influenceurs qu'il suspectait de pratiques abusives à destination des internautes. Placements produit, ventes abusives, qui ne disaient pas leur nom, et qui offraient notamment des marges excessives à ceux qui pouvaient les promouvoir à leur communauté. 

Booba, de son vrai nom Elie Yaffa, a dénoncé certains comportements de la grande prêtresse des influenceurs, Magali Berdah et de celles et ceux qu'il nomme les "influvoleurs".

Le parquet de Grasse a d'ailleurs confié une enquête au commissariat d'Antibes en septembre après une plainte du rappeur pour "pratiques commerciales douteuses" visant l'entreprise Shauna Events.

L'adresse du siège social de cette agence en conseil en relations publiques et communication a été, un temps, immatriculée dans les Alpes-Maritimes, à Antibes.

Booba, a été mis en examen pour harcèlement à l'encontre de Magali Berdah, il s'est expliqué sur X - anciennement Twitter - en détaillant les reproches qu'il porte à la patronne de Shauna Events qui, selon lui, cache de nombreuses casseroles, comme "le demi-million d'euros au fisc" qu'elle doit, ou bien encore la "banqueroute de sa société de courtage en assurances"

La DGCCRF, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, a fini par pointé du doigt l'habitude des influenceurs au "dropshipping" ou encore l'absence de mentions commerciales dans de nombreuses publications.

Le Parlement a même voré une régulation en juin. La Répression des fraudes a depuis épinglé des dizaines d'influenceurs pour leurs pratiques en ligne, à l'image de Capucine Anav, la cousine de Magali Berdah. 

Magali Berdah bientôt jugée

La litanie des épisodes judiciaires ne s'épuise par pour Magali Berdah. Selon Le Parisien, Magali Berdah a été placée en garde à vue pour des faits de banqueroute et de blanchiment liés à une société spécialisée dans les contrats de mutuelles individuelles, ce à quoi fait référence Booba en octobre dernier.

Les faits auraient été commis à Nice et à Cannes entre 2014 et 2015. Ils concernent la société SAS BA&CO, placée en liquidation judiciaire avec un passif de 2,5 millions d'euros. L'entrepreneuse a été placée en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Nice fin septembre, puis présentée à un magistrat du tribunal de Nice.

Une affaire toutefois sans lien avec Shauna Events ou les cas de harcèlement en ligne qui sont jugés à partir de ce lundi 27 novembre.

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