Coupe du monde de football 2022. Quand l'amour d'un père transporte au-delà des frontières

Nizar est un père heureux. L'Antibois a fait une surprise à son fils dont il se rappellera toute sa vie : l'emmener au Qatar pour vivre son premier Mondial... sans qu'il ne se doute de rien.

Quand l'amour d'un père pour son fils dépasse les frontières, cela donne forcément une belle histoire à raconter.

Nizar est antibois et habite sur la Côte d'Azur avec son fils et sa femme. Il a élaboré un stratagème aussi complexe qu'ambitieux pour emmener Haroun, 10 ans, au Qatar pour le Mondial... sans qu'il ne se doute de quoi que ce soit.

Haroun est passionné de football, un sport qu'il pratique dans un club du bassin antibois où il évolue en tant que milieu de terrain offensif. Créateur de jeu, l'enfant de 10 ans est aussi un très bon élève en classe, et pratique le judo. I n'a rien vu venir quand son père lui propose de l'accompagner de l'autre côté des Alpes afin de récupérer du matériel pour son activité professionnelle.

Direction l'Italie

Père et fils prennent la direction de l'Italie, Milan plus précisément, où ils se rendent en voiture. Nizar fait croire à Haroun qu'il doit récupérer du matériel et accueillir quelqu'un à l'aéroport, dans le cadre de son activité professionnelle pour ne pas éveiller les soupçons de son fils.

"Au début, il m'avait dit qu'il m'emmenait avec lui pour aller chercher de la marchandise en Italie. Il m'a dit que l'on devait récupérer quelqu'un à l'aéroport, et après, on est allés là où on devait enregistrer les valises, et ensuite on est allés s'asseoir dans l'avion. C'est là qu'il m'a donné une enveloppe avec dedans la Hayya Card. Il y avait marqué World Cup Qatar, et là j'ai compris que l'on allait à la Coupe du monde" explique Haroun. Dans l'avion débute ainsi un voyage en terre inconnue.

Sénégal-Hollande pour débuter

Arrivés le lundi 21 novembre, Haroun et son père ne tardent pas à prendre le chemin des stades, une fois installés. Leur rencontre avec ces enceintes récemment bâties a débuté par le match opposant le Sénégal à la Hollande, (avec une victoire des Néerlandais, 2-0).

Haroun a également vu jouer la Tunisie, une de ses sélections de coeur, celle du pays où son père et lui ont des racines. Cela tombe très bien, ces deux sélections, la France et la Tunisie, se trouvent dans le même groupe de phase de poules, le D, et s'affronteront le mercredi 30 novembre.

"Je suis super content, en plus il y a une grosse ambiance" se réjouit le jeune garçon. Lors de ce premier match, ce qui a plu à Haroun, c'est surtout "le jeu et le bruit".

L'école buissonnière ?

Pour Nizar, ce voyage vers le Qatar ne pouvait se faire qu'à une condition : que son fils ne rogne pas trop sur son temps scolaire. En amont, il en a parlé à l'enseignante d'Haroun, qui, au vu des très bons résultats de son fils, a donné son aval. 

Le père s'est assuré que "le temps scolaire ne soit pas sacrifié" et a récupéré des cours pour faire travailler Haroun, même à des milliers de kilomètres des bancs de son école. Les deux voyageurs passionnés de football en profitent aussi pour découvrir ce pays et effectuer quelques découvertes du petit Etat du Golfe. Surtout que l'un des amis de Nizar lui a laissé, après y avoir vécu pendant des mois, de nombreuses adresses où pouvoir flâner.

Dembélé et Mbappé superstars

Haroun, quelques jours avant de voir l'équipe de France jouer ce samedi 26 novembre contre le Danemark, confiait espérer voir briller deux de ses idoles. Ousmane Dembélé, l'attaquant ou plutôt ailier ambidextre du FC Barcelone, et la star du football mondial, Kylian Mbappé, le joueur du PSG.

C'est d'ailleurs l'ancien pensionnaire du club azuréen de l'AS Monaco qui ouvre le score contre les Danois, à la 61e minute du match hébergé dans le stade 974 du Qatar.

Pas de Ballon d'or aligné malheureusement, en attaque avec les Bleus. Le récipiendaire du précieux titre cette année, Karim Benzema, a quitté le Qatar à cause d'une blessure. Haroun, lui, porte pour ce match contre le Danemark la tunique du joueur du Real Madrid, tel un hommage au joueur de 34 ans, absent.

Comme son père avant lui 

Si Nizar s'est évertué à faire montre d'ingéniosité pour faire aboutir ce projet, c'est bien grâce à son propre père. D'origine tunisienne, il se rappelle de sa joie, en 1998, quand la France accueille la Coupe du monde de football, d'avoir la surprise de participer à cette fête.

Son père l'avait lui-même surpris en l'emmenant voir un match de l'équipe nationale de Tunisie. Des souvenirs gravés à jamais en lui. Comme un trait d'union entre les générations de cette famille qui a toujours vibré pour le ballon rond. La boucle est bouclée.

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