À Golfe-Juan dans les Alpes-Maritimes, le projet était fortement contesté par des pêcheurs et des défenseurs de l'environnement, il vient pourtant d'obtenir l'autorisation de la préfecture.
Le projet de ferme aquacole, regroupant trois fermes préexistantes, sur une surface de 24 000 m² entre Antibes et Cannes, le long des côtes de Golfe-Juan est un feuilleton à rebondissement.
Le projet vient d'être validé par la préfecture des Alpes-Maritimes, l'arrêté publié ce jeudi 27 juillet en date du 24 juillet autorise la société Azur Fish à exploiter une pisciculture d'eau de mer située sur la commune de Cannes.
La société Azur Fish et l'entité qui va exploiter cette ferme aquacole sous le nom Aquafrais.
"On est ravie d'avoir obtenu cette autorisation d'installation pour une nouvelle concession, c'est le résultat de beaucoup de travail pour le dossier, mais aussi au regard du travail déjà effectué par l'entreprise. On sera content d'offrir des daurades made in France."
C'est une décision historique, ça fait 25 ans qu'il n'y a pas eu de nouvelles autorisations en France.
Jérome Hemar, directeur d'Aquafrais Cannes
Selon lui, "le savoir-faire d'élevage de daurade et de bar est, à l'origine, français, mais le secteur ne s'est pas développé ici, il s'est développé en Grèce et en Turquie à 85% donc on va commencer à inverser cette tendance et à produire en France."
Le directeur prévoit vingt emplois nets, sans compter les emplois indirects.
Une opposition forte au projet initial
Les réactions ne se font pas attendre, car le projet a reçu un avis défavorable après l'enquête publique. Les maires des villes avisés de l'arrêté étaient pratiquement tous contre avec en tête celui Vallauris-Golfe-Juan.
Je suis consterné de cette décision qui est incompréhensible dans la mesure où toutes les parties prenantes se sont prononcées contre ce projet.
Kevin Luciano, (LR) Maire de Vallauris Golfe-Juan
L'édile de la commune complète : "L’expert qui a été mandaté par la préfecture a conclu que c’était écologiquement irresponsable. La commission nautique n’a pas voulu valider le balisage d’implantation... On ne comprend pas, à quoi ça sert de mettre en place cette procédure, pour finalement prendre ce genre de décision en plein été. Ça va à l’encontre du rapport de l’enquêteur public."
À Cannes, la mairie ne prenait pas position et souhaitait avoir l'assurance que le projet "n'engendrerait pas de pollution, ne gênerait pas la pêche ni la navigation" et demandait à ce qu'une démonstration soit faite.
Nous ne savons pas pour l'heure si cette dernière a été effectuée.
Enfin, pêcheurs et plaisanciers s'étaient mobilisés contre le projet. Une pétition contre le projet avait rassemblé plus de 2 500 signatures et reçu le soutien de quelques élus.
Les premières installations auront lieu autour du printemps 2024 avec une mise en production progressive de l'élevage.
"Ce site nous apportera 600 tonnes supplémentaires, finalement bien peu par rapport aux 22 000 tonnes consommées annuellement en France", précise le directeur.
L'entreprise familiale, créée il y 35 ans et qui exploite déjà plusieurs fermes sur cette partie du littoral et produit 570 tonnes de poisson par an, prévoit de porter sa production à 1.200 tonnes d'ici à 2026.